Dans sa dernière note hebdomadaire, David Ganozzi, gérant d’allocation chez Fidelity, explique pourquoi et comment les marchés sortent de leur catalepsie.
Le phénomène pourrait s’apparenter à un réflexe stéréotypé. Un signe de conscience envoyé par le patient jusqu’alors plongé dans un état végétatif de longue durée. Une forme de résurrection en somme. Sur l’échelle de Glasgow, ce dernier est passé du stade de “coma léger” à celui de “vigile” en répondant aux stimulations répétées depuis plusieurs trimestres.
Loin d’être inquiétantes, les convulsions de marché la semaine passée sont donc plutôt encourageantes. Elles témoignent d’un regain progressif de l’activité encéphalique des places financières. Après huit ans passés dans un coma artificiel entretenu par les banques centrales et l’abondance de liquidités anesthésiantes, le patient vient brusquement d’être tiré des limbes.
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L’électrochoc a été provoqué par les chiffres du département américain du Travail la semaine précédente et l’augmentation de 2,9 % sur un an du salaire horaire moyen. Celle-ci conforte plus clairement auprès des investisseurs la perspective d’une remontée de l’inflation comme le présageait déjà la Fed lors de son dernier Comité de politique monétaire.
La première économie mondiale tourne à un régime soutenu depuis longtemps avec un taux chômage qui pourrait bientôt passer sous la barre des 4 %. Le retour - tant attendu - de l’inflation est une bonne nouvelle mais tend à valider auprès des investisseurs le scénario d’une accélération de la normalisation monétaire. Dans ces conditions, rien de surprenant à voir le T-Bond à 10 ans flirter en fin de semaine avec les 2,9 %.
L’anticipation d’un durcissement à court terme des conditions de financement pour les entreprises augmente ainsi mécaniquement la prime de risque sur les actions. Le courant vendeur qui s’en suit est d’autant plus important que les marchés américains ont atteint depuis bien longtemps des niveaux de valorisation stratosphériques.
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Et il y a fort à parier que la poursuite, voire l’accélération, de la sortie des politiques accommodantes occasionne cette année d’autres épisodes du genre. Qui ne seraient, en définitive, qu’un retour à la normale pour des marchés ensommeillés depuis neuf ans.
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