En début d’année, les marchés financiers ont été secoués par la crainte d’une hausse de l’inflation et des taux d'intérêt aux États-Unis. Cette crainte autour de l’inflation était-elle justifiée ? Réponse avec Ken Van Weyenberg de Candriam.
L’inflation et les taux, étroitement liés, exercent une influence non négligeable sur les différents éléments de l’économie, parmi lesquels la consommation et les investissements. L’inflation fait grimper le prix des biens ce qui érode le pouvoir d’achat du consommateur, alors qu’un taux plus élevé augmente le coût du crédit et peut freiner les investissements.
Depuis quelque temps, le panier de biens de consommation tend à devenir plus cher. Les derniers chiffres font état d’une augmentation des prix d’un peu moins de 2,5 % sur les douze derniers mois. La hausse des prix des matières premières, du pétrole notamment, y contribue certainement.
Si l'inflation peut constituer une menace pour l’épargne et les investissements en obligations, elle peut cependant exercer une influence positive sur d’autres classes d’actifs, comme les actions et les matières premières. En général, les prix des matières premières augmentent lorsque l’inflation augmente.
D’une façon générale, les actions profitent cependant de l’inflation à plus long terme. Les entreprises peuvent augmenter le prix de leurs produits lorsque les coûts augmentent en raison de l’inflation. Après une période d’adaptation, des prix plus élevés peuvent signifier des bénéfices plus importants pour l’entreprise.
Plusieurs études ont montré que les actions performent bien au début du cycle de l’inflation. Une inflation saine est la conséquence de meilleures conditions économiques. Une inflation entre 1,5 % et 2,5 % est donc positive pour les valorisations des actions.
Aussi longtemps que l’inflation ne dérape pas (qu’elle ne devient pas négative ou exagérément élevée), l’investisseur en actions ne doit pas craindre, à court terme, la hausse de l’inflation. L’investisseur en obligations peut toutefois mieux protéger son portefeuille contre une hausse de l’inflation en diversifiant ses investissements par exemple via des obligations liées à l'inflation ou des obligations à taux variable.