Télétravail, dé-globalisation, surveillance; le monde post-coronavirus sera différent. Entretien avec Dan Scott de Vontobel.
Le confinement a précipité un certain nombre de tendances de fonds qui se dessinaient avant la crise. Dans l’urgence, les chefs d’entreprises et les chefs d’Etats ont été amenés à prendre des décisions inédites. Un bond irréversible qui marquera notre monde après le coronavirus. Dans une série d’interviews, nos interlocuteurs se prêtent au jeu des questions-réponses pour décrypter les principaux changements qui nous attendent.
D’un monde bipolaire à monde multipolaire, Dan Scott responsable du Wealth Management chez Vontobel esquisse la nouvelle carte géo-économique.
Comment le coronavirus affectera-t-il la mondialisation ?
Le coronavirus n'a rien changé au principe de mondialisation mais il a accéléré les changements structurels préexistants. Nous passerons d’un monde bipolaire à un monde multipolaire. La pandémie a aussi mis en évidence la fragilité des chaînes d'approvisionnement mondiales ce qui nous amène à y reconsidérer les opportunités. Il est certain que certaines chaînes d'approvisionnement se régionaliseront.
«L'hégémonie américaine, qui s'est déjà affaiblie, risque de perdre encore plus de terrain.»
La carte géo-économique changera-t-elle ?
Quelles leçons pouvons-nous tirer de la crise ?
Premièrement, cette expérience socio-économique à laquelle nous n’avons pas tous souscrit volontairement, a bouleversé nos vies professionnelles. Le confinement nous a obligés à explorer l’efficacité du télétravail. Les bureaux ne disparaîtront pas, mais chacun de nous acceptera de passer au moins une partie de sa semaine en mode télétravail.
Deuxièmement, la numérisation est la clé de la crise. Les entreprises qui disposaient d'une infrastructure numérique solide ont rencontré moins de difficultés que celles qui en étaient mal pourvues, qu’il s’agisse de commerces en ligne ou de banques. Sans aucun doute, ces dernières augmenteront leurs dépenses en investissement.
Quel rôle attend l’économie numérique ?
L'économie numérique comporte autant d’avantages que de risques. Les données sont devenues une nouvelle marchandise à part entière. Mais en tant que société, nous devrions établir des règles claires sur le rôle de l’économie numérique et déterminer si - et dans quelle mesure - nous voulons taxer les données et, enfin, déterminer jusqu'où nous voulons aller en matière de protection de la vie privée.
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