Vous trouverez ci-dessous quelques réflexions de deux experts de Candriam sur l'impact économique et boursier de la crise sanitaire.
Florence Pisani, Directeur de la Recherche Economique
Déconfinement : le moment de vérité
"En avril, la pandémie a atteint un pic dans la plupart des pays, mais le Royaume-Uni et les États-Unis n'en sont probablement pas encore là. Alors que les pays européens sortent progressivement du confinement, le principal risque reste une deuxième vague qui nuirait à la confiance et déclencherait de nouvelles mesures de confinement, ce qui pèserait lourdement sur la reprise économique".
Dégâts économiques : tous les pays ne sont pas impactés de la même manière :
"Les mesures de confinement, bien que nécessaires, ont eu des effets délétères sur les économies : plus elles durent longtemps, plus leur impact sur l'économie peut être dommageable. En Chine, la reprise reste balbutiante, et avec 9 millions de diplômés arrivant sur le marché du travail, le gouvernement chinois doit renforcer les mesures de relance en place, une décision qui pourrait être prise lors du prochain Congrès annuel le 22 mai. En Europe, l'écart entre le Nord et le Sud se creuse, comme en témoigne le fait qu'en France, les ventes de voitures ont chuté de 90 % et de 100 % en Italie, alors que la baisse en Allemagne a été bien plus modeste.
Il y a eu des discussions sur la possibilité que la Fed se tourne vers des taux d'intérêt négatifs, mais nous estimons que les obstacles à cette évolution sont assez importants. La loi de 2006 ne précise pas si la Fed peut imposer des taux négatifs aux banques, c'est pourquoi la Fed pourrait avoir besoin d'une autorisation du Congrès. Des taux négatifs seraient également difficiles à exiger des fonds monétaires. Plus important encore, la Fed ne considère pas que des taux négatifs présentent des avantages manifestes, comme cela a été démontré au Japon et en Europe. Dans un scénario où l'économie se redresse et surtout s'il y a de la relance budgétaire supplémentaire, nous ne voyons aucune raison pour que les taux de la Fed deviennent négatifs".
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Nadège Dufossé, Responsable de l'Allocation d'Actifs
Marchés financiers :
"Les marchés actions ont rattrapé la moitié de leur chute, et les valorisations des obligations et des actions ne sont plus bon marché. Il est important de rappeler que tous les secteurs ne sont pas touchés de la même manière : nous continuons à voir l'énergie, les matériaux, les industriels, les services publics et les services financiers sous-performer. Au contraire, les biens de consommation de base, les technologies de l'information et les services de santé dépassent les autres secteurs, car ils sont plus susceptibles de profiter de l'épidémie. Dans l'ensemble, le sentiment reste prudent et si la volatilité a diminué, elle reste encore à un niveau très élevé".
Repércussions pour les portefeuilles :
"Nous restons prudents sur les actions et maintenons l'or comme couverture tout en intégrant des options pour protéger notre portefeuille. En Europe, nous pensons que les banques et l'automobile pourraient être les secteurs "value" les plus intéressants à considérer dès lors que la normalisation commencera. Nous sommes positifs sur le crédit de qualité, mais nous commençons également à ajouter de la dette des marchés émergents (en devise forte et en devise locale), classe d'actifs qui présente un potentiel de portage et de compression des spreads intéressant".
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