Comme à chacune de ses visites en France, Philippe Brugère-Trélat, patron de la ligne de fonds Franklin Mutual Series, crée l’évènement par son franc-parler. Il n’a pas dérogé ce matin à son habitude en livrant sa vision de marché, de façon claire et sans langue de bois.
Rappelons que la philosophie de Mutual Series est le « value stock picking » qui n’a pas bougé depuis le lancement du concept en 1950, et ce « quel que soit la tendance » comme se plait à le rappeler son promoteur. Une orientation « mega » et large cap, avec des sociétés en portefeuille pour lesquelles la prise en compte du management est un critère déterminant.
Selon Philippe Brugère-Trélat, ce qui différencie son approche de celles des autres se résume en 3 points complémentaires : d’abord la recherche de titres sous-évalués, d’autre part un intérêt prononcé pour les fusions acquisition et enfin le gisement du « invest distressed ». Le tout grâce à une recherche interne qui réalise ses évaluations selon ses propres modèles. « On ne part jamais d’une analyse macroéconomique, les analystes jette le filet sur le monde et regarde ce qu’il ramasse dans leur filet ».
L’avantage de cette construction, selon l’auteur, est la décoréllation de ce portefeuille au regard d’une analyse sectorielle ou d’un indice. « Nous connaissons bien sûr la pondération des indices, mais nous ne sommes jamais influencé par celle-ci ».
Phillipe Brugère-Trélat voit aujourd’hui dans le marché européen de belles opportunités, voici son avis en quelques mots.
« Europe, nous sommes à un moment intéressant du cycle économique »
« L’Europe offre les opportunités les plus intéressantes car on assiste à un redémarrage économique, certes modeste mais réel. Les estimations de bénéfices des entreprises européennes sont révisées à la hausse pendant que celles des entreprises américaines sont revues à la baisse et je vois mal ce qui pourrait pousser les actions américaines plus en hauteur. »
« Nous investissons dans beaucoup de secteur européens tel que le distribution ou les telecom. On aime bien les financières européennes mais pas toutes (BNP Barclays). »
« L’impact de la Chine ne bloquera pas le redémarrage économique européen »
« La Chine est certes en ralentissement, voire même plus que ce que les statistiques veulent bien nous dire. Mais on oublie que le service en Chine connait une véritable montée en puissance ».
« Les cinq risques du marché européen »
« L’écroulement de la Chine, une nouvelle crise en Ukraine et en Grèce, la montée d’un sentiment anti européen chez certains partis d’extrême droite et la poursuite des réformes ».
Morale de l’histoire
« Nous sommes très concentré sur le risque, et comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, nous sommes prêt à sacrifier de la performance pour garantir le capital ».
Que dire d’autre ?
SL/FL