Le marché du High Yield européen, après un passage à vide durant l’été, a retrouvé l’intérêt des investisseurs. Selon le gérant suisse Pictet, de multiples facteurs expliquent cette reprise : il y a la croissance européenne qui gagne en vigueur, la BCE qui évoque un second assouplissement quantitatif avec un passage de 60 à 80 milliards d’euros d’injections mensuelles, un marché des fusions et acquisitions bien orienté. A cela s’ajoutent des émissions qui se font de plus en plus rares, et des niveaux de valorisation attrayants.
Romain Gaiser, directeur de la gestion haut rendement chez Pictet, à l’occasion d’une réunion autour du Pictet-European HighYield, table sur une poursuite de la dynamique positive au niveau de la croissance européenne. Il met en avant l’amélioration de l’emploi, un euro faible ainsi qu’une banque centrale ultra-accommodante. En toute logique, la croissance devrait selon lui accélérer.
Et bien sûr, les émetteurs HY bénéficieront eux aussi de ces améliorations. Selon le gérant les ratios dette/marge opérationnelle et dette/ cashflows libres se sont stabilisés à des niveaux jugés satisfaisants.
Des perspectives positives sur cette classe d’actifs au-delà du Vieux Continent ? Le gisement High Yield n’est pas aussi performant, selon Romain Gaiser, sur les autres continents. Le ralentissement chinois a affecté les marchés émergents alors que le marché américain ne semble pas repartir comme en Europe. De ce fait, les gérants de Pictet « favorisent les entreprises dont l’activité est centrée sur la zone euro ».Toutefois, l’Europe n’est pas à l’abri de trouble : la faiblesse de l’inflation pourrait entrainer la zone euro vers la déflation. Cela affecterait le marché européen du HY.