Après Moody’s qui avait tablé sur une explosion des green bonds en 2016, c’est au tour de Bank Of America Merril Lynch de publier une étude revenant sur l’année 2015 et ses prévisions pour 2016. Ainsi, pour 2015 on a assisté à une explosion des émissions de green bonds, un engouement, peut-être excessif mais qui mérite d’être souligné.
Les obligations vertes, pour la quatrième année consécutive, sont parvenues à établir un nouveau record avec 42,3 milliards de dollars émis depuis le début de l’année 2015. Ils dépassent les 38 milliards de dollars d’émissions enregistrés en 2014. Cet univers d’investissement comprend désormais plus de 600 obligations en provenance de 24 pays et libellées en 23 devises différentes.
Bank of America Merrill Lynch est optimiste vis-à-vis de l’avenir des greens bonds. Elle table sur « 50 à 60 milliards de dollars d’émissions d’obligations vertes en 2016, soit une croissance moyenne de 10% à 30% par an ». Ainsi, la tendance se confirme pour 2016. Elle sera tirée par deux phénomènes principaux. Citons d’abord l’augmentation des émissions des entreprises dans l’univers « investment grade » ainsi que dans l’univers « high yield ». L’autre donnée est l’arrivée de nouveaux acteurs avec des émetteurs des marchés émergents, notamment l’Inde et la Chine qui comptent aller sur ce segment.
Enfin, d’après l’étude publiée par la banque américaine, on observe également deux autres moteurs de croissance : les innovations de marché, comme les « Green ABS » ou des obligations de projets (« project bonds ») et la standardisation croissante des reporting d’impact et des « guidelines ». Autant de facteurs qui témoignent de la bonne santé des green bonds.
L’enthousiasme suscité par les green bonds est certes, sans doute de façon excessive, renforcé par le déroulement de la Cop 21. Toutefois, que les green bonds soient un phénomène de mode ou non, elles ont le mérite d’intégrer un peu plus de conscience environnementale dans l’économie. En cela, « espérons que ça dure » !