« […]
En 2015, le prix des métaux industriels a reculé de plus d’un quart et celui du pétrole de 38%. Depuis les plus hauts, les baisses atteignent respectivement 48% et 66%. De tels mouvements, même s’ils ne préjugent pas des évolutions à venir, entraînent des réactions à de nombreuses échelles, qu’il s’agisse des économies ou des marchés. Bien évidemment, la croissance des économies productrices de matières premières se trouve très directement affectée : les produits intérieurs bruts brésilien et russe se sont respectivement contractés de 3,5% et 3,8% en 20152. Les fonds souverains de grands Etats producteurs ont vu leur croissance ralentie, voire ont dû être dans certains cas ponctionnés pour financer les budgets publics. Même si les données en la matière ne sont publiées qu’avec retard et parcimonie, il semble que des retraits de capitaux importants de la part de grands fonds souverains aient pesé sur certaines classes d’actifs, au premier rang desquelles la dette souveraine des Etats-Unis.
Les conséquences sur les marchés financiers émergents eux-mêmes sont à la mesure de ces revers de fortune : les emprunts d’Etats émergents libellés en devises locales se sont dépréciés de 17% sur 2015, tout comme les actions cotées sur les marchés émergents. Les devises émergentes se sont pour leur part dépréciées de 15,6% contre le dollar.
[…]
Le consensus des analystes attend une année 2016 à la fois bénéfique et homogène, sur le plan des bénéfices : qu’il s’agisse des Etats-Unis, de l’Europe, de l’Asie émergente ou du Japon, ils devraient progresser de 6 à 8%. Pour peu que cette anticipation agréable se réalise, les ratios cours sur bénéfice 2016 (PER) seraient compris entre 14 et 17 pour les principaux marchés occidentaux et 12 pour l’Asie émergente. De telles anticipations traduisent la sérénité des analystes qui paraît peu cohérente avec un contexte de hausse des taux monétaires en dollars, de croissance économique généralement faible et de marges bénéficiaires déjà élevées, en particulier aux Etats-Unis. »
Bernard Aybran est directeur de la multigestion d'Invesco Asset Management.
Pour consulter l’intégralité du document, cliquer ICI.