Si les professionnels s’accordent à dire que la pierre demeure un élément incontournable d’un patrimoine bien construit, le prix du marché immobilier a pu parfois rebuter plus d’un investisseur.
La pierre n’était-elle pas devenue trop chère face à une population d’acheteurs pris dans un environnement pour le moins anémique ?
« Sur les dernières années les prix sont restés à peu près stables, estime Antoine Tranchimand, associé chez K&P Finance, cabinet de gestion de patrimoine. Ceci dit ils ont vraiment augmenté en 2009/2011 ».
Julien Drouot-l’Hermine, directeur général de iSélection, analyse cette stabilité des prix du marché immobilier en soulignant que « le marché a été dopé en 2015 par le dispositif Pinel (+43%) ; cela a été le seul véritable levier de croissance de l’année dans un environnement économique pas très porteur ». Il poursuit en précisant qu’aujourd’hui « les ventes en accession à la propriété sont stables, voire en léger recul (-1,7%). Le seul segment en augmentation : les ventes aux investisseurs, en Pinel. »
De manière plus pragmatique, un professionnel ajoute que « si l’accession à la propriété est devenue plus difficile, cela favorise la location… ».
Reste que les prix du marché immobilier sont assez hétérogènes. Christine Chiozza Vauterin, responsable de l'offre immobilière et de diversification chez Banque Privée 1818 explique que « quand on fait une comparaison internationale, on se rend compte qu’il y a des niveaux de maturité différents selon les marchés immobiliers. Par exemple, Londres est un marché avec une grande maturité, le marché est arrivé à stabilité ».
Si Christine Chiozza Vauterin ne nie pas les hausses de prix constatés sur le marché parisien, elle rappelle tout de même les 3% de rendements que peuvent apporter les loyers des biens de ce marché…
Un argument qu’Antoine Tranchimant ne manque pas de reprendre à son compte tout en reconnaissant que le marché parisien n’est pas le seul à souffrir de ces prix élevés et qu’il y a « peut-être eu des opérations un peu chères à Bordeaux ou à Nantes ».
Source : Notaires de France |
Abstraction faite de ces cas isolés, on assiste aujourd’hui à un phénomène nouveau, de vase communicant, qui tend à réguler la « cherté » du marché immobilier : un report du marché francilien vers des marchés régionaux. Et ce phénomène d’achat ne se fait pas « à l’aveugle » précise Julien Drouot-l’Hermine car « la hausse des prix en Ile de France encourage certains Franciliens à investir en locatif dans leur région d’origine ».
FL/SL