Après plus de 10 ans de taux d'intérêt nuls et de surveillance réglementaire étroite, le secteur de la finance, longtemps mal-aimé, est bien placé pour surperformer en périodes de récession.
L'ère de la politique de taux d'intérêt zéro étant révolue et les tendances séculaires à long terme ayant été accélérées par la pandémie de Covid-19, nous pensons qu'une stratégie d'investissement active axée sur les banques et les compagnies d'assurance les mieux gérées sera le moyen de tirer parti de cette opportunité.
Les grands groupes bancaires bénéficient déjà de l'augmentation des marges d'intérêt nettes grâce à la hausse des taux directeurs, ce qui alimentera la croissance des bénéfices jusqu'en 2023, voire au-delà si les taux directeurs restent élevés plus longtemps. En outre, maintenant qu'elles ont renforcé leur structure de capital et subi une transformation numérique accélérée au cours des années 2020 et 2021 en raison de la crise sanitaire, les meilleures banques sont très bien préparées à ce qui semble être un ralentissement économique inévitable.
La hausse des taux entraînera également une augmentation des revenus d'investissement pour les compagnies d'assurance-vie et leur permettra de couvrir leur passif avec leur actif plus efficacement, améliorant ainsi les ratios de solvabilité. Avec des taux plus élevés à l'avenir, il est possible d'améliorer à la fois les prix et la rentabilité des produits. Les dividendes redevenant attractifs, il est parfaitement logique de surpondérer les compagnies d'assurance-vie à ce stade du cycle économique.
Il convient toutefois de nuancer ce scénario optimiste, car nous sommes conscients que le secteur financier est confronté à trois risques majeurs. Tout d'abord, la possibilité d'une récession mondiale plus sévère que prévu qui, du côté des banques, pénaliserait les revenus tirés des commissions et augmenterait la part des prêts non performants, et, du côté des compagnies d'assurance, réduirait les revenus tirés des primes. Deuxièmement, la possibilité qu'un autre type de choc touchant le marché, lié au resserrement des conditions monétaires, se propage et affecte ensuite le secteur financier dans son ensemble 1. Troisièmement, même si les grands noms du secteur affichent de bonnes performances, des mesures réglementaires pourraient restreindre leur capacité à restituer du capital aux actionnaires, notamment en Europe2. Cependant, nous pensons que l'équilibre risque-rendement favorise cette opportunité, d'autant plus que la trajectoire des taux directeurs a été clairement identifiée.
Les craintes d'une « gueule de bois » d'après-crise ne sont plus justifiées
En termes de valorisation, l'ère des taux d'intérêt nuls, qui a commencé en 2009, n'a pas été favorable aux valeurs financières et il est indéniable que le secteur n'a jamais retrouvé la confiance des investisseurs, ébranlée par la crise. Le graphique 1 montre que nos tendances Finance émergente et Finance autour du vieillissement ont systématiquement affiché des multiples décevants. La tendance Finance numérique a formé une bulle pendant toute la crise sanitaire, mais les valorisations sont à des niveaux beaucoup plus réalistes après la forte baisse subie tout au long de 2022. Alors que nous sortons de l'ère de la politique de taux d'intérêt zéro et que nous allons probablement connaître un ralentissement mondial en 2023, faut-il encore faire preuve de prudence à l'égard du secteur financier ? Nous ne le pensons pas.
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