Porté par le fort engouement pour l’intelligence artificielle, Nvidia est entré le 30 mai dernier dans le cercle très fermé des géants affichant plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Le fabricant américain de processeurs graphiques, acteur majeur de la révolution de l’IA grâce à ses super calculateurs, rejoint Microsoft, Apple, Amazon, Alphabet et Saudi Aramco. Il avait gagné 25% la semaine précédente, après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes au titre des trois premiers mois de l’année et dévoilé des perspectives solides pour le trimestre en cours. Les marchés ont également salué les annonces de la société originellement spécialisée dans les cartes graphiques pour jeux vidéo, à l’occasion du salon Computex organisé à Taïwan. Jensen Huang, fondateur et PDG, a présenté de nouveaux produits particulièrement prometteurs pour poursuivre le déploiement de l’IA.
Vous détenez Nvidia en portefeuille depuis la création du fonds Edmond de Rothschild Fund Big Data en août 2015. La valorisation élevée de la société n’a-t-elle pas été un frein pour l’équipe de gestion, particulièrement disciplinée en la matière ?
Nous sommes convaincus du potentiel de création de valeur de Nvidia depuis longtemps. Nous avons réduit nos positions récemment mais surpondérons toujours le fabricant de processeurs graphiques, présent dans le portefeuille depuis 2015 sans discontinuité et contributeur historique de la performance.
Le fonds est idéalement positionné pour bénéficier de la révolution de l’intelligence artificielle. Gardons néanmoins à l’esprit que l’incertitude reste forte concernant la taille du marché de l’IA générative, de l’environnement concurrentiel et des besoins en calcul compte tenu des optimisations possibles des algorithmes.
Nous gérons le fonds de manière pragmatique mais notre discipline reste stricte en matière de valorisation. Cette approche n’a pas changé et ne changera pas. L’analyse fondamentale, véritable boussole de nos investissements, est cruciale.
Quel regard portez-vous sur l’intelligence artificielle ?
Une chose est sûre : l’intelligence artificielle n’a pas fini de nous surprendre. L’augmentation de la précision des algorithmes est fascinante mais le très médiatisé ChatGPT nous rappelle surtout que pour entraîner un modèle à si grande échelle, il faut avoir accès à la donnée. Il ne faut pas s’y tromper, celui qui contrôle la donnée reste l’acteur le plus puissant dans cette chaîne de valeur, d’autant plus lorsque les algorithmes concurrents se multiplient.
Les « Data users », ces sociétés non technologiques ayant la stratégie numérique la plus adaptée afin de tirer un avantage compétitif de l’utilisation du Big Data, sont les mieux positionnés pour tirer leur épingle du jeu au cours des prochaines années. Les gagnants de l’IA seront donc à chercher parmi les grandes entreprises qui disposent d’une masse de données propriétaires, telles que les banques, les assureurs, les acteurs de la santé ou encore de la logistique, qui inventeront de nouveaux usages pour ces outils.
Quelles sont les spécificités d’Edmond de Rothschild Fund Big Data et comment s’est-il comporté depuis le début de l’année ?
La performance du fonds valide selon nous la pertinence de son approche unique. Pour bénéficier du potentiel de création de valeur de la donnée dans tous les secteurs économiques, nous avons mis en place une méthodologie transversale. Le fonds peut ainsi être positionné jusqu’à 49% sur des sociétés non technologiques et cherche à maintenir un profil équilibré sur le plan des secteurs, du style et des capitalisations boursières (...)
Pour consulter l'interview avec Jacques-Aurélien Marcireau, gérant d'Edmond de Rothschild Fund Big Data, cliquez ICI.
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