Benjamin Louvet, Directeur de la gestion matières premières chez Ofi Invest Asset Management, nous explique en quoi les métaux devraient jouer un rôle central dans le cadre de la transition énergétique.
Pour se débarrasser du pétrole, on nous explique depuis des années qu’il faut passer à des énergies alternatives.
En quoi les métaux sont-ils concernés ?
Nous ne faisons pas d’électricité avec du vent ou du soleil, l’énergie qu’ils produisent doit être convertie en électricité et pour cela il faut des transformateurs. Or, que faut-il pour produire ces transformateurs ? Des métaux !
À titre d’exemple, pour construire une éolienne, il faut entre 950 kilos et 5 tonnes de cuivre. Une voiture électrique nécessite 4 fois plus de cuivre qu’une voiture thermique.
Autre exemple, l’argent est le métal le plus conducteur. Il faut 5 grammes d’argent par panneau solaire pour faire circuler les électrons. Multipliez cela par le nombre de panneaux solaires produits dont la demande explose dans le monde. Le secteur du solaire, qui était négligeable il y a 10 ans, représente aujourd’hui quasiment 18% de la demande mondiale d’argent et nous montons à 25% si l'on ajoute le secteur des batteries pour véhicules électriques.
Pour les batteries, il faut également du lithium, du cobalt, du manganèse…
Le platine et le palladium sont nécessaires à la fabrication de pots catalytiques. Le platine est particulièrement utilisé pour les pots des véhicules diesel et le palladium pour les véhicules essence. Entre 2015 et 2020, le cours du palladium a augmenté de 500% tandis que le platine a souffert du « diesel gate ». À court terme, ces deux métaux devraient profiter du durcissement des normes sur les véhicules thermiques. Pendant la période de transition vers les véhicules électriques, ces métaux resteront importants dans la fabrication des pots catalytiques de véhicules hybrides rechargeables, ce qui devrait soutenir, selon nous, la demande à moyen terme. À plus long terme, le secteur de l’hydrogène vert devrait réclamer beaucoup de platinoïdes (électrodes, piles à combustible).
Le marché du platine représente actuellement 250 tonnes par an. Anglo American Platinium estimait récemment que la demande issue du secteur de l’hydrogène pourrait représenter à elle seule 100 tonnes par an en 2030, soit 40% de la demande mondiale actuelle.La demande de métaux est ainsi en train de prendre le relais de la demande de pétrole et le marché de ces matières premières ne nous semble pas encore prêt pour cette transition en termes de capacités de production notamment.
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