Si l’Europe compte plusieurs laboratoires de taille mondiale, ceux-ci ne doivent pas éclipser les pépites innovantes présentes sur le compartiment des « Small Caps ». De quoi réveiller l’appétit des investisseurs après une période difficile pour les petites valeurs.
Le succès récent de Novo Nordisk a fait du laboratoire danois une star des marchés en Europe. Porté par l’engouement autour de ses médicaments contre l’obésité, il fait désormais partie des toutes premières capitalisations européennes. A l’instar des grands laboratoires européens (Sanofi, Roche, Novartis, AstraZeneca, etc.), Novo Nordisk prouve que le Vieux Continent demeure une terre d’excellence et d’innovation en matière de santé. L’innovation et la croissance ne se limitent pas à ces « Big Pharma ». En Europe, les acteurs du secteur sont nombreux et de toutes tailles.
En Bourse, les valeurs santé ont globalement souffert après la fin de la période Covid. Plusieurs explications ont justifié cette défiance des investisseurs. Tout d’abord, la crise sanitaire a donné lieu à la constitution importante de stocks de précaution mais cet ajustement est en passe de prendre fin. Certaines entreprises du secteur constatent ainsi le retour des commandes de la part de clients qui avaient disparu au cours des 18 derniers mois. En outre, la hausse des taux à partir de 2022 a impacté négativement les laboratoires en quête de financement. Parmi eux, les petites capitalisations ont été les plus durement impactées.
Depuis le premier semestre 2022, le segment des « Small Caps » a notamment subi la plus longue période de décollecte de la part des investisseurs depuis la grande crise financière de 2008 mais ces flux sortants se tarissent et la tendance est au rééquilibrage entre flux sortants et entrants.
ChemoMetec : marge d’EBITDA à 57% en 2022-2023
Le momentum est donc opportun pour les investisseurs qui souhaitent s’intéresser à nouveau au secteur de la santé et plus particulièrement au compartiment des petites capitalisations. À côté des grands laboratoires, le gisement des sociétés peu suivies par les analystes est important. Parmi elles, certaines « Small Caps » occupent des positions de leaders mondiaux sur leur marché. Malgré leur taille réduite et des parcours boursiers souvent tumultueux, ces petites capitalisations disposent d’une capacité d’innovation remarquée et des profils financiers susceptibles de rassurer les investisseurs.
C’est notamment le cas de ChemoMetec. Le laboratoire danois est spécialisé dans la fourniture d’équipements de comptage et d’analyse cellulaires. Les produits commercialisés sont des compteurs cellulaires automatisés qui utilisent une plate-forme technologique unique pour garantir des résultats précis et cohérents. Ils sont principalement utilisés pour évaluer l’efficacité des traitements contre le cancer. Si le cours du Bourse a subi une forte volatilité au cours des dernières années, le laboratoire n’en a pas moins poursuivi une croissance très rentable malgré les aléas de la vie boursière. Au cours de son exercice 2022-2023, la marge d’Ebitda ressortait à 57% (vs. 52% en 2021-2022) pour un chiffre d’affaires de 442 millions de couronnes danoises (vs. 214 millions un pour la période 2019/2020). Depuis le début de l’été 2024, le titre est reparti à la hausse. Le marché commence enfin à prendre en compte le potentiel de valorisation de cette société. Les investisseurs sont prévenus, ChemoMetec est une pépite scandinave qui mérite d’être regardée de près comme de nombreuses autres small caps.
Par Franck Sabbah, responsable du développement des activités de gestion d’actifs chez Berenberg