Rencontre avec Mario Petrachi, Directeur Commercial France et Luxembourg, GENERALI Investments Partners.
1. Comment définiriez-vous la gestion thématique ?
La gestion thématique peut être définie comme la transposition dans un portefeuille de la vision qu’a une société de gestion sur l’évolution des tendances économiques, sociales ou comportementales à plus ou moins long terme. On part de convictions sur des tendances fortes – démographiques, climatiques, sociétales… - on en déduit les besoins de biens et services et les modifications de comportement en terme de comportement de consommation, de mode de travail, de process de fabrication, de relations d’affaires etc… on recherche les secteurs et industrie qui vont en profiter, et au sein de chacune de chacune d’entre elles les entreprises qui sont le mieux positionnées pour faire face à ces changements radicaux.
2. Depuis combien de temps faites-vous de la gestion thématique ?
Notre premiers fonds pur thématique GIS SRI AGEING POPULATION a été créé en 2015. C’était à l’époque le 1er fonds thématique labellisé ISR. Il investit sur la thématique de l’évolution démographique. Il identifie les industries et les sociétés qui sont le mieux placées pour répondre aux besoins provenant de l’augmentation de la proportion des seniors dans la plupart des pays du monde.
3. Quels sont vos principaux fonds thématiques ?
GIS SRI AGEING POPULATION, cité ci-dessus, et, lancé l’an dernier, Apeture European Innovation, qui est avant tout un fonds d’actions européennes de conviction, et qui repose sur la certitude que les entreprises de tous secteurs qui intègrent le mieux les innovations dans leur processus de fabrication, de gestion ou de fonctionnement, sont celles qui connaîtront les croissances les plus profitables et génèreront le plus de valeur pour les investisseurs. Generali France propose aussi une solution d’épargne hybride accessible sous forme d’unité de comptes et qui permet aux investisseurs privés d’investir dans des infrastructures durables sélectionnées entre autres sur des critères d’impact positifs. On est là dans une thématique d’infrastructures durables, très appréciée et recherchée actuellement. Nous proposons aussi à nos réseaux le fonds GF Global Megatrend, fonds de fonds actions internationales qui investit dans des fonds qui permettent de bénéficier au mieux des grandes tendances mondiales et des évolutions structurelles, qu’elles soient économiques, technologiques, climatiques, réglementaires, démographiques…
4. L’engouement pour la gestion thématique vous apparait-elle être une mode ou une tendance durable ? Comment expliquez-vous cet engouement ?
C’est à mon avis une tendance durable. Elle offre à l’épargnant une compréhension immédiate de la destination de ses placements et de faire le lien avec les phénomènes et évolutions qu’il constate tous les jours. Elle a un rôle pédagogique indéniable pour orienter progressivement une plus large part de l’épargne vers des solution à plus long terme - certes plus risquées à court terme -mais qui seules pourront apporter une rémunération satisfaisante dans le contexte de taux actuel. Et le fait que la plupart des fonds thématiques proposés aux épargnants français intègrent désormais des critères de responsabilité sociale et environnementale est l’aboutissement d’un énorme effort collectif porté par certains d’entre nous depuis plus de 20 ans.
5. Qu’apporte l’intégration des critères ESG dans la gestion thématique ?
L’intégration des critères ESG, désormais appliquée partout, est, du point de vue de l’épargnant, a minima l’assurance que son argent n’ira pas financer des activités illicites ou moralement condamnables, voire qu’il sera investi dans des entreprises dans l’activité et le comportement auront un impact positif sur, par exemple, l’environnement ou la cohésion sociale, en Europe ou ailleurs dans le monde. C’est l’explication de l’expression « donner du sens à son épargne ». Du point de vue de la société de gestion, d’une part la bonne intégration de ces critères lui permet d’une part de mieux identifier certains risques et d’en éviter les conséquences, d’autre part, de sélectionner des entreprises dont les comportements vertueux auront un impact positif sur la performance. Ce n‘est pas seulement ma conviction, c’est un fait…
6. Le monde Post-Covid : la crise a-t-elle eu pour effet de renforcer le succès/la croissance des thématiques ? Quelles sont selon vous les thématiques les plus porteuses ?
La crise a montré la résilience des marchés d’actions et la force de certains thèmes, dont la digitalisation, qui s’est, par la force des choses, accélérée. Nous continuons à croire fortement aux thèmes du vieillissement de la population – la démographie est sans doute la science permettant les prévisions les plus précises, et à celui de l’innovation – sous toute ses formes – créatrice de valeur pour les entreprises quelques soient les secteurs. La digitalisation et l’intelligence artificielle sont certes des thèmes très forts. Cependant, en raison de la forte demande et de la concentration rapide des flux, on peut se poser des questions sur certaines valorisations… D’où la possibilité, dans un fonds comme GF Global Megatrends, de réduire tactiquement l’exposition à certains thèmes, même s’ils restent très porteurs à long terme, lorsque les valeurs qui le portent sont ponctuellement surévaluées. En revanche, ce qui est sûr et admis par toute la communauté de l’épargne, c’est que les fonds actions des pays développés intégrant des critères ESG ont surperformé ceux qui ne le faisaient pas…
7. Avez-vous des projets de création de nouveaux fonds ?
Nous avons des projets de création, et surtout d’enregistrement sur le marché français de fonds créés récemment : notre fonds d’actions européennes faisan la part belle à l’innovation, et aussi un fonds d’allocation d’actifs en lignes directes reposant sur un process en rupture totale avec l’offre existante…
Pour accéder au site, cliquez ICI.