Lancé il y a 20 mois, le fonds Mandarine Global Transition identifie des entreprises alliant potentiel de croissance et contribution effective à la lutte contre le réchauffement climatique. Adrien Dumas, Directeur de la gestion chez Mandarine Gestion, en détaille la stratégie.
Quelle est la stratégie du fonds Mandarine Global Transition ?
La philosophie de Mandarine Global Transition est d’investir dans des entreprises contribuant à la transition écologique et énergétique. L’objectif n’est donc pas de minimiser l’empreinte carbone du portefeuille, mais d’identifier des sociétés dont les technologies et le savoir-faire apportent des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique. Il s’agit d’un fonds actions globales, de toutes tailles de capitalisation.
Pourquoi se positionner sur cette thématique ?
Les entreprises alignées avec la transition écologique et énergétique ont des marchés en forte croissance, portés à la fois par le besoin des industries et des consommateurs d’accéder à des solutions adressant le défi climatique et par une réglementation de plus en plus pressante. En tant qu’investisseurs, nous avons souhaité proposer un produit alliant potentiel de performance et contribution réelle au sujet de la lutte contre le réchauffement climatique.
Comment sélectionnez-vous les valeurs en portefeuille ?
Le fonds se concentre en particulier sur quatre grands secteurs représentant 85 % des émissions de CO2 à l’échelle mondiale et affichant donc des enjeux importants sous l’angle du réchauffement climatique. Il s’agit de l’énergie, des transports, de l’agroalimentaire et de la construction.
Deux indicateurs nous permettent ensuite de qualifier notre univers d’investissement. Le premier est la « part verte » des entreprises, à savoir la part du chiffre d’affaires liée à des activités contribuant à la transition écologique et énergétique. Cet indicateur est directement tiré du travail de la Commission européenne sur la taxonomie, qui a pour objectif de donner une nomenclature des activités alignées sur la transition écologique et énergétique en les classifiant selon trois catégories : les activités vertes, contribuant directement à l’effort dans la lutte contre le réchauffement climatique, les activités grises, qui n’ont pas de contribution ni d’impact négatif sur le climat, et les activités brunes, qui présentent un impact négatif sur l’environnement. Notre processus de sélection consiste à écarter systématiquement toutes les entreprises ayant une part brune, et de se concentrer sur celles ayant une part verte supérieure à 30 %. Ce premier indicateur nous permet de réduire l’univers d’investissement à environ 2 000 entreprises.
Ensuite, nous appliquons un second filtre qui est l’alignement 2°C des sociétés, que nous analysons via deux biais : la présentation par ces dernières de leur trajectoire de neutralité carbone à la Science Based Target Initiative (SBTi), et les données du fournisseur extra-financier Trucost, qui mesure les empreintes carbone des entreprises sur les Scopes 1, 2 et 3. Au terme de cette analyse, l’univers est réduit à environ 400 valeurs éligibles. Cette analyse est en cours d’enrichissement d’un indicateur propriétaire sur la Biodiversité, enjeu connexe de la transition.
Comment est composé le portefeuille aujourd’hui ?
Nous procédons ensuite à une analyse financière plus classique afin d’identifier les entreprises qui nous semblent les plus prometteuses. Aujourd’hui, le portefeuille contient entre 50 et 60 lignes. Nous allons y retrouver des entreprises comme EDP Renovaveis, un producteur portugais d’énergies vertes présent notamment aux États-Unis, en Amérique latine et en Europe. Outre son potentiel de croissance intéressant, cette entreprise affiche une part verte de quasi 100 % et a déjà fait valider son scénario d’alignement 2°C à la SBTi. Un autre exemple est Ameresco, une société américaine ayant deux cœurs de métier : le conseil aux collectivités locales pour les accompagner dans leur transition écologique et énergétique, et la production de gaz renouvelable à partir de biomasse.
En matière de transparence, comment rendez-vous compte de l’impact climatique du fonds à vos investisseurs ?
Nous proposons plusieurs indicateurs de suivi dans nos reportings mensuels, à commencer par la part verte du portefeuille par rapport à celle de son indice : aujourd’hui, celle-ci s’établit à environ 63 %, contre 20 % pour le MSCI ACWI. En outre, nous proposons notamment le taux d’entreprises ayant fait valider leur scénario d’alignement 2°C par le SBTi, ainsi que la température estimée du portefeuille, qui se situe actuellement légèrement au-dessus de 2°C, contre entre 3 et 4°C pour l’indice. Une autre information importante est le récapitulatif de nos échanges avec les entreprises, à qui l’on demande régulièrement de s’engager par exemple sur leur trajectoire d’alignement, sur des cessions d’activités… L’idée est que ces dernières s’inscrivent dans une démarche continue de progrès.
Quel est le profil des investisseurs ?
Le fonds s’adresse à tous types d’investisseurs. Par son positionnement, il résonne aussi bien auprès des institutionnels, qui subissent une pression croissante pour verdir leurs investissements, que chez les particuliers, chez qui l’on observe l’arrivée d’une nouvelle génération d’épargnants plus sensibles à ces sujets. En ce sens, le label Greenfin, l’un des plus exigeants d’Europe et que Mandarine Global Transition a obtenu, compose un réel gage de transparence et rend la diffusion plus concrète.
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