L’économie américaine est proche du plein emploi, et, si l’inflation officielle reste faible (0,8 %), diverses mesures de l’inflation sous-jacente sont déjà à l’objectif de 2 %, voire au-delà.
Certes la croissance est plus faible que dans les cycles précédents, mais on devrait malgré tout avoir des fonds fédéraux voisins de 3 %. A 0,37 %, on est en est loin !
En fait, la politique monétaire est depuis un moment l’objet de débats intenses, en particulier à la Réserve Fédérale, mais aussi dans les autres banques centrales, comme en a témoigné le séminaire de Jackson Hole en août dernier.
Un des points principaux de discussion est la baisse du taux dit naturel – le taux réel des fonds fédéraux qui, avec plein emploi des ressources, stabilise la croissance et maintient l’inflation à 2 %. Il n’est pas observable et il faut donc recourir à des techniques d’estimation diverses à partir de modèles.
On imagine en tout cas qu’il est fonction de la croissance potentielle, donc de la croissance démographique et des gains de productivité : il en est resté longtemps très proche.
Population active et productivité ont ralenti, donc la croissance potentielle aussi, mais, qui plus est, dans les années récentes, le taux naturel semble s’être éloigné sensiblement de la croissance potentielle, possiblement à cause de l’excès d’épargne à l’échelle mondiale – il serait à peine supérieur à 0 % actuellement aux Etats-Unis.
Mais il s’agit d’un taux réel, donc le taux nominal devrait être supérieur.
Philippe Weber,
Co-responsable des Etudes et de la Stratégie chez CPR AM
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