Ce sera sans doute le feuilleton de l’automne : la cession/fusion de l’usine de gestion d’Axa. On parle de Natixis, de BNP… Bientôt les opérateurs étrangers entreront dans la danse. Ce qui est sûr, c’est que l’opération se fera.
On imagine sans peine l’émoi ou l’inquiétude des salariés des différentes équipes. Qui dit fusion, dit remise à plat des ressources, rationalisation (autrement dit dédoublonnage), optimisation de la gamme, avec nouveau nom de marque et nouvelle identité graphique à la clé.
Difficile en l’état actuel des choses de savoir qui de Natixis ou de BNP raflera la mise. Et il n’est pas impossible qu’un 3ème opérateur ne vienne pas tirer les marrons du feu.
Une chose est sûre, l’opération se fera, et ce pour au moins 2 raisons.
Banquiers et assureurs ont mis en place leurs filiales de gestion à une époque où ils maîtrisaient l’accès au client. Dans cette configuration, il était judicieux de produire en interne, pour garder la marge au sein du groupe, plutôt que de vendre des produits externes.
Sauf que depuis ce temps béni, de l’eau est passée sous les ponts. Ce que l’architecture ouverte n’a pas réussi à faire, la « disruption »(1) digitale est en train de l’opérer : les clients, qui se révèlent somme toute moins fidèles qu’on ne le pensait, ne manqueront pas de succomber aux banques en lignes, aux robo-advisors, à tous ceux qui agrègent les offres des uns et des autres pour en faire des bouquets. De ce fait, la possession de l’usine de production devient moins stratégique.
C’est sans doute ce qui a conduit à la naissance d’Amundi en 2010.
Deuxième raison : les marges, qui sont appelées à continuer leur contraction.
Dans ces conditions, il est sans doute plus judicieux de satelliser dès à présent (éventuellement via une introduction en bourse…) un actif qui est valorisé autour de 4 milliards d’euros, selon des estimations relayées par Reuters, plutôt que d’attendre une dépréciation qui semble inévitable.
Reste une question, qui doit tarabuster les dirigeants d’Axa : comment cela a-t-il bien pu fuiter ?
fl/ef
Voir aussi
1. Rupture