Non, il ne s’agit pas du recul d’un fonds de dettes émergentes, ou d’un hedge fund qui se serait pris les pieds dans le tapis. Encore moins d’un gérant actions à la construction de portefeuille hasardeuse… mais des baisses enregistrées hier et avant-hier à la bourse de Francfort par Steinhoff, la maison-mère d’une pléiade de distributeurs, dont en France la marque Conforama.
A l’origine de cette débandade boursière, la démission (acceptée sur le champ et avec effet immédiat) mardi soir du patron de Steinhoff sur fond semble-t-il de comptabilité faisandée.
Mais, me direz-vous, rien de bien nouveau…
On se souvient des comptes « retravaillés » de Parmalat, Worldcom, Enron… plus près de nous Vivendi à la grande époque du magicien Jean-Marie Messier qui, comme Attila laissant derrière lui des terres brulées, multipliait le hors-bilan comme s’il en pleuvait.
L’histoire se répète ; et de ce point de vue en effet rien de nouveau sous le soleil.
En revanche, la perte vertigineuse enregistrée par les porteurs (je sais, je sais, « pas vendu pas perdu ») laisse pantois.
Quel fonds pourrait se permettre une contre-performance d’une telle ampleur ?
Bien sûr, on arguera qu’un cours de bourse est par nature volatile, qu’il y a d’autres exemples de valeurs qui ont plongé en bourse, que justement un fonds est géré par un professionnel qui apporte de la diversification précisément pour éviter ce genre de baisse vertigineuse… Et tout cela est vrai.
Mais quand même, imagine-t-on aujourd’hui des mises en garde sur les risques d’investir en actions comme il en existe pour l’investissement en fonds actions ? Pourtant l’investissement en actions en direct me semble bien plus risqué !
H.V. est responsable d’un groupe d’assurance étranger installé à Paris.
HV/FL