Il faut clairement avoir un esprit quelque peu contrarian pour lancer en ce moment un fonds obligataire qui ne soit ni High Yield, ni Emergent, ni sur de la dette financière subordonnée ou tout autre segment à la marge, alors que les taux ont largement entamé leur mouvement de hausse Outre-Atlantique et qu’on attend qu’il en soit de même, sans doute dans une moindre mesure, au sein de la zone euro…
Mais la difficulté ne semble pas effrayer Emmanuel Sales, président de la Financière de la Cité, qui s’apprête à mettre un fonds global sur le marché : « le marché américain est très lisible, on sait où on en est. Sur l’Europe, c’est un peu plus compliqué mais je ne ne vois pas les taux remonter ».
Créée en 2005, la société de gestion s’est lancée avec 2 expertises : les actions et les convertibles. Progressivement la gamme s’est étoffée et les équipes se sont formées avec aujourd’hui une vingtaine de personnes et 3 milliards d’euros d’encours, dont environ 560 millions pour le compte d’institutionnels.
La boutique revendique une approche contrarian, « on est une société de points de vue », et semble ne pas hésiter à prendre des positions audacieuses. Alors qu’elle détenait de la dette italienne dans ses fonds et au travers de mandats, quelque 300 millions d’euros, la Financière de la Cité en est sortie il y a plus d’un an.
Autre parti pris, le lancement il y a 2 ans d’un fonds Brexit (FDC Brexit - FR0013216728). Le fonds a vocation à investir en Europe hors zone euro, comprenez UK, Suisse et le cas échéant pays nordiques. Exposé au Royaume Uni à hauteur de 55% en vitesse de croisière, le fonds affiche actuellement une poche britannique de plus de 70%.
Prochaine étape, après les family office, la clientèle institutionnelle et les mandats, les CGP et les banquiers privés. La maison a commencé à signer avec quelques plateformes, dont Axeltis et Ageas et entend bien jouer sa partition dans un paysage de la gestion en pleine recomposition. Cible ou prédateur ?