Le stratégiste de Pictet AM revient sur sa pratique d’économiste, et aussi sur ses erreurs. Comme quoi les marchés de taux sont souvent imprévisibles…
Environnement : La Route de la soie chinoise va-t-elle être une autoroute ou un chemin vicinal ?
L’objectif initial de la Route de la soie est de désenclaver la Chine qui ne bénéficie pas de l’ouverture qu’ont les Etats-Unis avec un accès à 2 océans. Donc oui, c’est un projet d’envergure qui va alimenter la croissance chinoise pendant des années. Mais au-delà, il y a aussi un enjeu géopolitique pour la Chine qui va ainsi augmenter son influence économique et politique sur de nombreux pays.
Maison : Plusieurs gérants thématiques viennent de quitter la maison, que se passe-t-il ?
En 2018, l’équipe de gestion thématique de Pictet s’est renforcée en passant de 28 à 31 gérants. Aujourd’hui, nous gérons 40 milliards au travers de nos 13 fonds thématiques. En tant que pionniers, nous sommes heureux de voir que les thématiques sont maintenant une classe d’actifs couramment utilisée par les investisseurs et il est normal et sain que de nouvelles sociétés de gestion développent leur propre expertise.
Métier : Les marchés n’apparaissent pas toujours lisibles, comment naviguer en environnement incertain ?
Nous faisons essentiellement de la gestion fondamentale, nos anticipations de marché sont fondées sur la croissance économique et nos indicateurs nous disent que les mesures mises en place en Chine depuis le début de l’année commencent à donner leurs fruits.
Perso : Votre plus belle erreur de pronostic ?
Je pense que c’est en 2004 lorsque Alan Greenspan a remonté ses taux, je pensais assez logiquement que le monde obligataire allait souffrir. En fait, c’est tout le contraire qui s’est produit : cela a rassuré les investisseurs et les marchés obligataires sont restés bien orientés.