Le cauchemar pour le patron de Pictet AM France, c’est quand les marchés évoluent sans discernement, que ce soit à la hausse comme à la baisse…
Environnement : 2019, récession, pas récession ?
Pas récession, mais croissance molle. Et déception : beaucoup ont fait le pari d’une croissance soutenue, on risque d’avoir une déception macro.
Mais comme toujours, il y aura de bonnes surprises secteur par secteur. Par exemple dans le digital, la santé ou encore les énergies nouvelles. En fait, là où il y a le plus d’innovation.
Maison : Quels sont les premiers résultats de votre fonds Smart City ?
Les fonds est jeune, il est difficile de parler des performances. Ce que l’on peut dire c’est que sur 3 mois on est à +2,55% alors que l’indice (MSCI World) fait 0,65%.
Coté collecte, les encours sont à 700 millions d’euros. Sur un fonds thématique, nous sommes en moyenne sur une fourchette de 1,5 à 2 milliards d’euros d’encours en vitesse de croisière.
Métier : Vous êtes un des pionniers de la gestion thématique ; c’est devenu un peu à la mode, non ?
Non, je ne pense pas.
La gestion thématique n’est pas une mode, elle répond à une demande structurelle des investisseurs, on le constate partout dans le monde au travers de la vingtaine de régions que nous couvrons.
En fait, les secteurs classiques ne reflètent pas bien la dynamique des marchés, tout comme l’approche pays d’ailleurs. L’approche thématique, transversale, permet d’aller chercher les entreprises les plus pertinentes dans différents secteurs.
Et cela donne de bons résultats : sur 19 ans la performance de Pictet Water par exemple, c’est près de 3 fois celle du MSCI World…
Perso : Quelle configuration de marché est de nature à entamer votre flegme helvétique ?
Les comportements moutonniers, qui font bondir ou plonger les marchés sans discrimination. A court terme, ce genre de configuration extrême de bull ou bear markets, complique la sélection de valeur et donc la génération d’alpha.