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Nous avons tous nos habitudes et nos marottes… il n’y a pas de mal à cela sauf quand elles prennent le dessus et vous conduisent à des décisions d’investissement irrationnelles. Plongée dans la finance comportementale avec Sandrine Vincelot Guiet, directrice de la sélection de fonds chez Vega IM.

Parmi les biais les plus répandus, l’ancrage consiste à formuler une réponse (une estimation chiffrée notamment) en se référant à une valeur arbitraire sans aucun lien avec la question posée. Il s’agit d’un biais très courant fondé sur la première impression laissée par une personne, un évènement, un prix, etc. et qui empêche le plus souvent d’intégrer d’autres éventuels éléments significatifs à la prise de décision.

Voici deux exemples qui vous permettront de mieux cerner ce biais cognitif :

  1. Une expérience de James Montier, spécialiste de la finance comportementale, illustre bien ce biais d'ancrage.

Les instructions suivantes sont données à un groupe de personnes :

• Écrivez les 4 derniers chiffres de votre numéro de téléphone.

• Est-ce que le nombre de physiciens à Londres est inférieur ou supérieur à ce chiffre ?

• Quelle est votre estimation du nombre de physiciens à Londres ?

L'idée est de voir si la réponse à la première question a créé une "ancre" susceptible d’influencer la réponse à la troisième question.

Et, en effet, les résultats ont confirmé cette hypothèse :

• Les personnes dont les quatre derniers chiffres du numéro de téléphone sont supérieurs à 7.0.0.0 ont répondu environ 8 000 physiciens.

• A l’inverse, ceux avec un numéro de téléphone s’achevant avec quatre chiffres inférieurs à 3.0.0.0 ont répondu environ 4 000.

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