A l’occasion de son discours clairement accommodant à Sintra, Mario Draghi a laissé la porte grande ouverte à un nouvel assouplissement de la politique monétaire dans la zone euro. Aucune option ne semble écartée afin d’accélérer l’inflation européenne, y compris un nouveau cycle d’assouplissement quantitatif. Explication par Wolfgang Bauer, gérant chez M&G.
La remarque de Mario Draghi concernant le programme d’achat d’actifs (PPP) de la BCE, lequel dispose toujours d’une marge de manœuvre considérable, a nourri l’espoir de nombreux investisseurs de voir les achats nets d’actifs, qui ont pris fin en décembre dernier, bientôt reprendre.
Un APP réactivé comprendrait presque certainement une nouvelle version du programme d’achat d’obligations émises par les entreprises (CSPP) ; appelons-le CSPP 2. La question est la suivante : comment les investisseurs dans les obligations d’entreprises peuvent-ils se positionner dans cet environnement ?
Eh bien, il convient de souligner que les niveaux actuels des spreads de crédit suggèrent que les marchés anticipent avec une probabilité relativement élevée l’annonce d’un CSPP 2 lors de la réunion de septembre de la BCE.
Si tel ne devait pas être le cas de la part de la BCE, les valorisations des obligations d’entreprises européennes pourraient être confrontées à des pressions baissières.
Toutefois, si le CSPP 2 devenait réalité et se révélait d’une ampleur significative, il n’est pas exagéré de dire que les obligations d’entreprises « investment grade » (IG) européennes devraient globalement en bénéficier.
Actuellement un géant endormi, la BCE redeviendrait l’un des plus gros investisseurs obligataires en Europe et, de facto, un « acheteur forcé » d’obligations d’entreprises IG en euro, ce qui se traduirait par une contraction des spreads et une diminution de la volatilité.
Certains segments du marché IG en euro en bénéficieraient bien entendu plus que d’autres, et ce, en fonction de la direction prise par les achats de la BCE. Si le comportement passé est un indicateur fiable des futurs achats d’actifs, alors les obligations notées A, les entreprises françaises et le secteur des services aux collectivités devraient jouir du soutien technique le plus important du CSPP 2.
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