J’aime toujours bien déambuler sous le métro aérien à Paris, plutôt dans le Nord, dans ces quartiers populaires où bonimenteurs et joueurs de bonneteau sont prêts à alléger de quelques dizaines d’euros le quidam désœuvré en mal d’aventure.
Et c’est la beauté de la chose : ça marche. Année après année, le gogo se fait voir. Et il ne s’agit pas toujours du perdreau de l’année qui ne connaît pas la vie. Pour en avoir discuté avec plusieurs « joueurs », je sais qu’ils sont convaincus que cette fois-ci, ils vont maîtriser, que ce sera différent.
C’est la même chose avec Mario Draghi, comme avec tous les banquiers centraux. On a de plus en plus de doute sur l’efficience des « mesures non conventionnelles », de plus en plus de voix s’élèvent et s’interrogent sur la gestion de « l’après », on comprend de mieux en mieux que l’efficacité marginale des injections supplémentaires se rétrécit comme une peau de chagrin… Il n’empêche, quand le prestidigitateur apparaît, que les lumières s’éteignent, alors il suffit d’une musique mystérieuse et envoutante pour que les marchés, comme un seule homme, fassent mine d’y croire. Jusqu’au prochain passage à la caisse.
JMB, responsable de la distribution au sein d’un réseau vert.
JMB/SL