Hier soir, Madame Yellen a encore une fois raté sa chance pour augmenter ses taux. Dommage. Elle aurait pu prendre tout le monde par surprise, car personne ne s’y attendait. Je suis convaincu que « le marché » l’aurait accepté sans broncher. Au moins la situation aurait été claire aujourd’hui, et les opérateurs de marché auraient pu s’occuper un peu plus des fondamentaux plutôt que de cette spéculation archi-ridicule sur le oui ou non ou quand la Fed va augmenter son taux de 0.125%...
Donc, en attendant que le monde redevienne raisonnable, regardons le « Halloween Indicator ». Ah, ces Américains ! Ils ont des noms pour tout. A croire qu’ils sont un peu superstitieux sur les bords. Aujourd’hui ils parlent du « Halloween Indicator »… qui indique que les bourses font toujours mieux entre le premier novembre et premier mai. C’est simplement un autre nom pour l’adage « Sell in May and go away ». Il faut dire que le “Sell in May” a particulièrement bien marché cette année (les gestionnaires qui ont fait de bons résultats en début d’année se sont retirés à temps pour sauf garder leur performance).
Reste à voir si le Halloween Indicator fonctionnera aussi bien. Ce n’est pas exclu, car la commedia dell’arte de Mario Draghi a fait un tel carton (il a réussi à faire plier l’Euro) que Mme Yellen va réfléchir 2 fois avant d’augmenter son taux d’intérêt en décembre et donc son Dollar. Elle pourrait bien attendre jusqu’en 2016. Cela voudrait dire que – pendant que le monde s’engage dans une guerre de devises – les fous de la bourse pourraient continuer à faire la fête pendant quelques semaines ou mois encore. Alors pourquoi ne pas se joindre à la fête, profiter un peu de la bonne ambiance et de l’insouciance. Mais attention, une fête peut dégénérer. Il faudra rentrer à temps avant que les fêtards soient complètement bourrés.
Jacques Bossuyt est membre du comité d’investissement de Novacap AM, à Luxembourg