Une analyse signée Loomis Sayles, société de gestion affiliée de NGAM, sur le phénomène El Niño, son origine, ses répercussions possibles sur les cours de certaines matières premières.
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« Généralement, les alizés soufflent d'est en ouest dans le Pacifique, le long de l'équateur, poussant vers l'Asie l'eau plus chaude et les températures plus élevées. La NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, l'Administration nationale des océans et de l'atmosphère américaine) relève et surveille les températures de l'air et de l'eau en surface à travers le monde au moyen d'un réseau de balises mises en place dans le sud de l'océan Pacifique, depuis les îles Galápagos jusqu'à l'Australie.
Pendant El Niño, les températures de l'eau en surface s'élèvent et les alizés faiblissent. Comme ce phénomène s'autoalimente, le potentiel d'un évènement El Niño augmente.
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Cette année déjà, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé qu'El Niño a affecté la mousson en Asie du Sud, avec des pluies inférieures à la moyenne d'environ 12 %. Les effets potentiels sur la météorologie des États-Unis pourraient être plus favorables ; il pourrait apporter des pluies bienvenues et un temps plus frais sur le sud et le sud-ouest des États-Unis, et, dans le même temps des conditions plus chaudes sur la partie nord du pays.
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Comment cette météo pourrait-elle avoir un impact sur les produits de base ?
LES CÉRÉALES
Ce sont les approvisionnements en céréales qui sont les plus touchés par le temps qu'il fait, en particulier la culture du blé. Les États-Unis et l'Australie représentant à peu près 30 % des exportations mondiales de blé, des changements météorologiques extrêmes dans l'ensemble du Midwest des États-Unis ou une sécheresse en Australie pourraient avoir de sérieuses implications sur les prix.
Toute contrainte forte sur l'approvisionnement en céréales au niveau mondial a le potentiel de pousser les prix à la hausse. […] Toutefois, il est important de noter que les stocks mondiaux de céréales ont augmenté de façon marquée depuis 2010-2013, période où l'approvisionnement mondial était tendu suite à l'interdiction par la Russie des exportations de blé, et à la sécheresse de 2012 en Amérique du Nord.
LE CACAO
Sur septembre uniquement, les prix du cacao ont augmenté d'environ 8 %, ce qui relève largement de la crainte de l'effet El Niño. Comme la production de l'Afrique de l'Ouest représente environ 70 % de l'approvisionnement mondial, les conditions météorologiques devront être surveillées de près car le cacao risque de manquer pour la seconde année consécutive.
L'HUILE DE PALME
L'huile de palme a connu un rebond de prix extraordinairement fort (à peu près 27 %) alors que le ringgit malaisien s'est affaibli et que s'est aggravée la menace de réductions des approvisionnements, en raison d'El Niño.
L'huile de palme est utilisée dans des produits allant des biocarburants aux biscuits aux pépites de chocolat, et reste en situation de risque en cas de persistance des conditions météorologiques sèches dans certaines parties de l'Indonésie et de la Malaisie qui fournissent ensemble plus de 80 % de l'approvisionnement mondial.
LE CUIVRE
Les approvisionnements en cuivre depuis la région du désert d'Atacama au nord du Chili restent vulnérables au dérangement causé par El Niño.
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Toute précipitation supplémentaire dans cette région, qui est l'une des plus sèches sur la planète, fait courir le risque d'une interruption des activités minières et d'un relèvement des prix du cuivre, alors que le Chili produit environ un tiers du cuivre mondial. »
Andrea DiCenso, Senior Absolute Strategies Analyst.
FL/VM