Les plus belles histoires d’amour finissent toujours par rencontrer leurs frontières… C’est ce qu’il vient d’arriver au concept de BRIC (Brésil Russie Inde Chine) initié par Jim O’Neil, brillant économiste chez Goldman Sachs. Ce concept apparu en 2001 a fait rêver les investisseurs car il réunissait les 4 marchés émergents jugés les plus prometteurs.
15 ans plus tard, après une carrière haute en couleur en matière de performances, force est de constater que ces 4 marchés brillent moins par leur performance que par leur déboires politiques ou économique.
L’hétérogénéité de ces 4 marchés (une Russie focalisée sur l’énergie, un Brésil qui a quasiment terminé son cycle de rattrapage par rapport aux économies développées mais qui peine à stabiliser son économie, une Chine qui doit passer d’un statut de centre manufacturier mondial à un pays doté d’une véritable classe moyenne et une Inde qui reste le pays qui a le profil le plus tiers monde où il reste encore beaucoup à faire) n’attire plus les investisseurs ni les analystes qui sont semble-t-il passés à « autre chose ».
Goldman Sachs a donc décidé de fermer son Fonds BRIC pour le fusionner avec un fonds émergent plus large. Ce fonds était tout de même bien noté et présentant l’une des meilleures performances vis-à-vis des fonds de sa catégorie. Les raisons de cette fermeture sont multiples : la retraite de Jim O’Neil, le désamour des investisseurs pour ces pays, les difficultés que connaissent actuellement ces derniers… Des raisons, en somme, toutes probantes qui envoient un message fort aux promoteurs : « attention, les BRIC c’est fini ».
Cette petite histoire nous rappelle une fois de plus que le monde de l’investissement n’échappe pas aux phénomènes de mode ; précurseur des BRIC hier, Goldman Sachs préfère aujourd’hui mettre fin au concept. Il ne sera pas rare de croiser demain quelques suiveurs ou contestataires de cette décision comme c’est souvent le cas pour les effets de mode.
Désormais la véritable question est de savoir quel sera le prochain concept à être porté au firmament (et à devoir inévitablement être enterré un jour ou l’autre) : la gestion flexible, l’absolute return…
Y.T, Responsable marketing d'une société de gestion américaine.