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Rencontre avec Charles-Henri Kerkhove, associate investment director chez Fildelity International.

Quelles sont les difficultés rencontrées par un gérant « multi asset ». Quels avantages ?

L’avantage réside notamment dans le fait que ces fonds offrent une plus grande diversification. Mais ils ont surtout le mérite de ne pas enfermer le gérant dans une classe d’actifs qui ne serait pas porteuse au regard du contexte.

La première difficulté est liée à l’univers d’investissement. Il est impossible pour un gérant seul de couvrir en détail toutes les classes d’actifs. Il faut donc agir de façon étroite avec les stratégistes, économistes, les spécialistes actions etc. Cela fait appel à un maximum d’expertise et requiert donc beaucoup de ressources tant humaines que matérielles.

La seconde tient aux marges de manœuvres laissées au gérant. Il est en effet primordial de pouvoir naviguer de façon optimale entre les différentes classes d’actifs pour faire face aux marchés changeants. Le gérant est-il tenu à une légère sous pondération sur la poche actions ou peut-il « dérisquer » le fonds totalement ?

Justement, n’est-il pas risqué de réduire la poche actions à 0 et de louper la hausse ?

L’exposition 0 est un scénario extrême à l’image de celui que nous avons connu en 2008. C’est rassurant d’avoir la possibilité de réduire à ce point son exposition lors de fortes turbulences sur les marchés. Par ailleurs, il y a d’autres classes d’actifs (1) qui permettent de prendre la hausse du marché, sans nécessairement avoir une exposition actions.

Le Brexit pose-t-il un problème dans vos stratégies ?

En Europe, le Brexit a eu pour conséquences de freiner le mouvement populiste et de renforcer la coopération franco-allemande, ce qui pourrait aider à résoudre certains problèmes structurels. En revanche, au Royaume-Uni, l’impact économique commence à se sentir. Malgré un marché de l’emploi assez positif il n’y a pas eu de hausse des salaires et on note un ralentissement du marché immobilier. Du reste, les négociations liées au Brexit vont être difficiles.

Dans notre fonds (2), nous avons une exposition aux sociétés britanniques. Mais nous choisissons les sociétés qui ne sont pas tellement exposées à la Grande-Bretagne ni à la faiblesse du Sterling. Par ailleurs, anticipant un regain de volatilité sur les marchés nous avons ajouté du cash en portefeuille (3).

EF/FL

Voir aussi

  1. Il s'agit de stratégies alternatives comme une exposition à l'infrastructure, des stratégies de couvertures sur actions et des obligations hybrides.
  2. Fidelity funds - global multi asset income fund (LU 0987487336) : l’objectif est de générer un rendement autour de 5%, et une volatilité contrôlée, en se donnant beaucoup de marges de manœuvres que ce soit dans les classes d’actifs traditionnels (actions, HY, IG) et en stratégies non traditionnelles (obligations hybrides, immobilier, infrastructures, loans).
  3. En outre, pour la poche actions les gérants préfèrent les actions européennes et asiatiques au détriment des actions américaines. L’exposition à la Chine est assez limitée. Il en est de même pour les sociétés qui dépendent trop des matières premières ou bien qui souffriraient d’un éventuel ralentissement de la Chine). Sur la poche obligataire, le risque est limité par une sélection d’obligations de haute qualité et en jouant sur la duration.