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Gérant de l’un des plus vieux fonds français, Xavier Afresne fait le point sur Richelieu Croissance PME (FR0010092197) qui a fêté ses 35 ans.

Vous gérez le fonds Richelieu Croissance PME depuis 25 ans, qu’est ce qui a changé ?

C’est un fonds qui a évolué vous vous en doutez en 35 ans. Nous l’avons repris en 1989 et j’en suis le gérant depuis 1992.

A l’époque il s’agissait pour ainsi dire d’un fonds régional, investissant en valeurs françaises mais aussi italiennes et espagnoles. Ce n’était pas inintéressant mais cela posait plusieurs questions, entre autres en matière de devises, et il devenait difficile de suivre un nombre de valeurs aussi important. Souvenez-vous qu’à l’époque internet n’existait pas…

J’ai donc demandé à ma direction qu’on se recentre, je crois que c’était une bonne décision. Depuis 92, le fonds affiche une performance cumulée de plus de 1.300% tandis que le CAC Small a progressé de 620% dans le même temps.

Est-ce qu’il n’est pas un peu tard pour aller sur les petites et moyennes valeurs ?

Il est vrai que le marché est bien valorisé avec des titres qui se paient plus chers que leur moyenne historique et j’avoue que parfois je suis un peu à court d’idées.

Mais il est difficile d’être négatif : nous avons une bonne macro sur la zone euro et pour la 1ère fois depuis longtemps on a le sentiment qu’on va réviser à la hausse en cours d’année les perspectives de de bénéfices, alors qu’habituellement c’est l’inverse… On table sur 10% en 2017, et 12 à 13% en 2018.

Donc je suis optimiste mais prudent.

En 25 ans de gestion, votre fait d’arme et votre plus belle plantade ?

Des erreurs, on en fait régulièrement quand on est gérant. Parmi mes plus grands regrets, une erreur bête de bleu en 2011. J’avais 20% de cash en mai, je ne sentais pas bien le marché ; je pars en vacances et j’achète sur un mouvement d’enthousiasme… Je suis rentré trop tôt et j’ai pris la claque de septembre/octobre. Ce n’était pas trop tôt sur le CAC mais sur les petites valeurs.

A l’inverse, début 2009 j’ai bien senti que le marché était hyper attentif aux sous valorisations.

Ce qu’il faut, c’est ne pas se tromper trop souvent.

FL/EF