Alors que les perspectives sur les marchés actions sont incertaines, sauf pour quelques rares classes d’actifs, et que la remontée des taux fait planner une ombre sur les marchés obligataires, nombre d’investisseurs se demandent vers quel saint se tourner. High Yield, actifs réels, matières premières… certains observateurs jugent qu’il est peut-être temps de revenir sur la dette émergente.
Il semble bien loin le temps où la panique s’était abattue sur les marchés émergents, en mai 2013.
Le rendement de l’indice EMBI est remontée à 7% souligne dans sa dernière note M&G, « son plus haut niveau depuis sa création en 2009 et un niveau auquel certains investisseurs s’estiment rémunérés pour le risque » selon Elena Moya.
Même son de cloche avec Thomas Rutz, expert des marchés émergents chez MainFirst AM, qui juge solides les perspectives de la dette émergente pour les années à venir.
Il considère que les pays émergents sont en début ou milieu de cycle économique. Il souligne d’autre part qu’on assiste à une « baisse considérable » du taux de défaillance des émetteurs émergents depuis le pic de 2016.
Toutefois, l’expert note que les devises émergentes ont perdu en moyenne 14% contre le dollar depuis le début de l’année, retrouvant ainsi leur niveau de début 2016.
En connaissance de cause, il ne considère pas utile de se couvrir si on prend position sur cette classe d’actifs. En effet, il estime que le risque, en restant en devises locales, est faible car les fondamentaux sont solides. De plus, Thomas Rutz juge que le dollar est surévalué.
Chez Pictet AM, on partage le même avis sur le dollar : Frederic Rollin, conseiller en stratégie d’investissement, pense que le discours récent de la Fed, sur le ralentissement du resserrement monétaire, plaide en faveur d’une baisse du dollar.
Ainsi, la maison de gestion est passée d’un avis neutre à surpondérer sur les émergents en devises locales prévoyant, comme son confrère, un regain d’intérêt pour ce type d’actifs.
Sommes-nous entrain d’assister à la constitution d’un consensus renouvelé sur la dette émergente ?