Comment facturer demain ? A Patrimonia, une table ronde animée par le « directeur de marché » de chez Harvest, Nadir Amrouche, a débattu autour de l’évolution des modes de rémunération de la profession. Les CGP peuvent-ils se contenter des honoraires ou doivent-ils conserver en partie la rétrocession ?
A la question « Qui parmi vous se rémunère en 100% honoraires ? », posée à l’assistance par Nadir Amrouche afin d’ouvrir la discussion, seulement deux mains se sont levées. La grande majorité des CGP présents affirment combiner honoraires et commissions.
Le débat a opposé Ludovic Farnault, PDG de Farnault Investissement, et Guillaume Lucchini, PDG de Scala Patrimoine.
Pour Ludovic Farnault, un business model s'appuyant uniquement sur les honoraires est difficile à mettre en place car « l'offre de placements mis à disposition par les assureurs, banques et sociétés de gestion est extrêmement pauvre en matière de support sans rémunération ».
Et d’ajouter que le passage à la rémunération 100% à base d’honoraires exclurait de nombreux clients, en contraignant les CGP à augmenter leur seuil d'accès pour faire face à la hausse des coûts et à la baisse des marges.
De son coté, Guillaume Lucchini ne voit pas les choses du même œil. « Je pense qu’il y a un faux problème sur les honoraires. Une commission, c’est déjà un honoraire, qui n’est juste pas transparent ».
En mettant fin aux rétrocessions, Guillaume Lucchini cherche à répondre à la demande de neutralité de plus en plus importante de ses clients. « On a tous les jours des appels de personnes qui cherchent un conseiller indépendant. » Le conseiller met donc un point d’honneur à être entièrement transparent avec ses épargnants.
Afin de réussir le défi de la réglementation, Guillaume Lucchini appelle à mettre en avant la valeur ajoutée qu’est l’expertise du conseiller auprès des clients. Et espère qu’un jour le fait de régler des honoraires à son CGP rentrera dans les mœurs…