Les pays les plus durables ont mieux géré la crise du coronavirus, révèle le dernier classement ESG (Country ESG Ranking) de RobecoSAM .
- Les pays nordiques conservent la tête du classement et les pays africains restent les lanternes rouges
- Les scores ESG sont étroitement liés à la façon dont les pays ont lutté contre le Covid-19
- Les démocraties ont dans l'ensemble mieux géré la crise que les régimes autoritaires
Le classement semestriel des pays en matière d'ESG couvre pour la première fois la période inédite de pandémie qui a touché des millions de personnes dans le monde. Ce classement évalue 150 pays en fonction des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), ce qui en fait l'enquête de durabilité la plus complète du genre.
Les pays nordiques dominent une fois de plus le classement, la Suède retrouvant sa première place devant la Norvège, suivies de la Finlande, du Danemark et de l'Islande. Sans grande surprise, on retrouve en bas du classement le Yémen, la République centrafricaine, le Tchad, le Soudan et Djibouti, cinq pays rongés par des conflits internes.
Premiers et derniers pays du classement semestriel de durabilité. Source : RobecoSAM.
Gestion de crise
« Le déclenchement et la propagation de la pandémie de coronavirus ont montré avec quelle rapidité un risque régional peut se transformer en une crise mondiale dont les conséquences humanitaires, économiques, financières et politiques sont dramatiques », explique Max Schieler, analyste investissement durable senior chez RobecoSAM, et auteur du rapport.
« Le Covid-19 nous rappelle aussi que dans le monde d'aujourd'hui étroitement interconnecté, une analyse sérieuse des facteurs ESG est essentielle pour effectuer une évaluation complète des vulnérabilités et capacités de résilience d'un pays. Les pays affichant des scores ESG élevés ont mieux réussi à contenir le virus, tandis que les pays les moins bien notés ont enregistré plus de contaminations et pris des mesures moins efficaces. »
Les bons et les mauvais élèves
Parmi les bons élèves (score ESG de 8/10 ou plus) figurent onze pays européens, ainsi que la Nouvelle-Zélande, pays non européen le mieux placé. On remarquera l'absence des États-Unis du haut du tableau, en raison d'un score de durabilité qui ne cesse de s'éroder depuis l'arrive de Donald Trump au pouvoir. Le Japon est également absent. Singapour conserve sa position de premier marché émergent, à la 16e place.
L'Argentine et l'Arabie saoudite ont effectué une progression inattendue durant la période. Suite à des réformes en profondeur, la première a fait un bond en avant en matière d'énergies renouvelables et de lutte anticorruption, indique le rapport. L'Arabie saoudite s'est quant à elle améliorée en matière de droits des femmes, au point que la Banque mondiale l'a citée parmi les pays ayant le mieux réformé ses politiques d'égalité des genres.
Les 22 pays les moins bien notés (score ESG de 4/10 ou moins) sont tous des pays émergents de l'hémisphère Sud, les nations africaines restant irrémédiablement vissées dans le bas du classement. Les deux plus grandes puissances économiques du continent, l'Afrique du Sud et le Nigeria, occupent respectivement la 89e et la 135e places. La Chine reste relativement mal classée (91e), tandis que l'Inde est 108e.
Le Brésil a considérablement reculé en raison des incendies qui ravagent la forêt amazonienne, alors que son président Jair Bolsonaro continue de nier le changement climatique, souligne le rapport. « En outre, compte tenu de la réponse inadaptée du gouvernement face au Covid-19, le Brésil est devenu un important foyer de contamination, et les répercussions sanitaires et économiques seront bien plus dramatiques qu'elles ne le devraient », commente Max Schieler.
Les États-Unis dans une spirale descendante
Les États-Unis continuent aussi de s'enfoncer dans une spirale négative, avec un score qui ne cesse de baisser dans les trois aspects ESG, et ce, avant même que les récents soulèvements antiracistes ne soient inclus aux données. En plus d'enregistrer les taux de contamination au coronavirus et de mortalité les plus élevés au monde, le pays connaît une détérioration grave de son contexte social et un retour en arrière en matière de législation environnementale, précise le rapport.
« Malgré de solides scores de gouvernance et de profil, les États-Unis ont sous-performé dans la gestion de la crise de Covid-19, note Max Schieler. Ce résultat n'est pas surprenant compte tenu des bourdes accumulées par la présidence Trump. Contrairement à d'autres pays, la Maison-Blanche a longtemps minimisé les risques sanitaires et donc échoué à prendre des mesures rapides.
Elle a également freiné les efforts visant à limiter la crise, d'abord en réfutant et en ignorant les faits scientifiques, puis en balayant les premières alertes des autorités de santé et d'autres experts. »
Les démocraties s'en sortent mieux
Dans l'ensemble, les démocraties s'en sortent mieux que les régimes autoritaires dans la lutte contre le coronavirus, révèle le rapport. « Le fait que la Chine soit parvenue, avec ses mesures drastiques, à endiguer la propagation du virus a laissé penser que les régimes autoritaires avaient un avantage dans la gestion de telles crises, poursuit Max Schieler. Les réponses des pays démocratiques ont en effet été diverses et variées, entre rapidité, sévérité, pédagogie, infantilisation, retard et déconnexion de la réalité.
Cependant, rien ne prouve qu'un régime autoritaire est plus à même de gérer cette pandémie ; les données indiquent plutôt le contraire. Parmi les pays ayant le mieux géré la crise, la plupart sont des démocraties.
La réticence de nombreux gouvernements à réagir rapidement est davantage un signe de respect pour l'autonomie individuelle des citoyens et le leadership régional qu'un signe d'ignorance ou d'incompétence en plein milieu d'une crise. »
Au-delà de la seule question sanitaire
Il est également important de ne pas se concentrer uniquement sur les infrastructures de santé d'un pays. Les données montrent qu'en général, les nations qui accordent plus d'importance à la dimension sociale et qui s'engagent davantage en faveur de la bonne gouvernance s'en sont mieux tirées que les pays dirigés par des partis populistes.
« Dans cette crise en particulier, se concentrer sur le seul système de santé ne suffit pas à évaluer la résilience et l'aptitude d'un pays à gérer une crise sanitaire si rapide et si vaste, analyse Max Schieler.
Les pays qui dépensent beaucoup dans la santé ont été parmi les plus durement touchés. Par ailleurs, outre la qualité de vie, la bonne gouvernance joue un rôle important dans la capacité d'un pays à protéger sa santé publique, à réduire le ralentissement économique et à atténuer les troubles sociopolitiques.
Le coronavirus nous rappelle avec force pourquoi l'environnement, le social et la gouvernance sont tout aussi essentiels lorsqu'il s'agit d'évaluer les risques et opportunités d'investissement d'un pays. »
Max Schieler, Senior SI Country Analyst
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