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La zone euro continue de souffrir des conséquences de la guerre en Ukraine et en particulier de la sensibilité des prix de l’énergie aux aléas climatiques.
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La pression s’accentue sur la BCE pour assouplir sa politique monétaire afin de freiner l’affaiblissement de la dynamique économique.
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Au Japon, les signaux restent mitigés quant à la capacité de la Banque centrale à durcir sa politique monétaire.
Reléguée au second plan ces derniers mois par le conflit au Moyen-Orient, la guerre en Ukraine connaît de nouveau une phase d’escalade. A quelques jours de son départ de la Maison Blanche, Joe Biden a finalement autorisé Kiev à utiliser les missiles américains à longue portée pour frapper le territoire russe, ce à quoi Moscou a réagi en confirmant le changement de sa doctrine en matière d’armement nucléaire et en utilisant pour la première fois des missiles balistiques pour frapper l’Ukraine. Les deux parties semblent ainsi engager toutes leurs forces pour être dans la situation la plus avantageuse avant une éventuelle phase de négociation qui pourrait débuter sous l’impulsion de Donald Trump. Ce dernier s’est en effet engagé à mettre un terme à ce conflit, ce qui a largement renforcé les anticipations dans ce sens comme en témoigne la surperformance des actifs liés à l’Ukraine depuis son élection, bien que les négociations s’annoncent particulièrement difficiles.
En attendant, la zone euro continue de souffrir des conséquences de ce conflit et en particulier de la sensibilité des prix de l’énergie aux aléas climatiques. La vague de froid couplée à une faible production éolienne en Allemagne notamment ont entraîné le prix du gaz européen à un point haut depuis octobre 2023 (à près de 49 €/MWh) et dans son sillage les prix de l’électricité. Le coût élevé de l’énergie continue ainsi de peser sur le secteur manufacturier européen, comme l’ont illustré les indices PMI de novembre (43.2 en France comme en Allemagne). Le principal enseignement de ces derniers réside toutefois dans la dégradation rapide du secteur des services qui lui aussi plonge en territoire de contraction (49,2 en zone euro), pénalisé par la faiblesse de la confiance des ménages. Celle-ci a reculé au mois de novembre, sur fond notamment d’incertitude économique, fiscale, géopolitique mais aussi politique avec la chute du gouvernement en Allemagne et les doutes quant à sa survie en France. Le budget du gouvernement Barnier n’a en effet pas été voté par l’Assemblée nationale et a été envoyé au Sénat où il devrait être amendé mais sans garantie que la mouture finale puisse être validée par les deux Chambres. Si le recours à l’article 49.3 semble très probable, la capacité de Michel Barnier à rester en fonction est plus que jamais incertaine alors que le Rassemblement National menace de voter la motion de censure qui s’en suivra.
Dans ce contexte, la pression s’accentue sur la BCE pour assouplir sa politique monétaire afin de freiner l’affaiblissement de la dynamique économique. Une baisse de 25 pb de ses taux directeurs à la réunion de décembre semble quasiment actée selon certains de ses membres, mais les marchés financiers attribuent une probabilité de plus de 50% à une baisse plus importante de -50 pb. Ces attentes ont pressuré les taux européens mais surtout l’euro à la baisse, ce dernier atteignant un nouveau point bas à 1 € = 1,042 $. Le manque d’attractivité des actifs européens s’est également reflété dans la sous-performance des indices actions par rapport à leurs pairs américains, lesquels profitent à la fois de l’accalmie sur les taux américains mais aussi des espoirs d’une nomination d’une personnalité modérée à la tête du Trésor américain.
Enfin, mentionnons qu’au Japon, les signaux restent mitigés quant à la capacité de la Banque centrale à durcir sa politique monétaire, avec d’un côté des indicateurs d’activité décevants et de l’autre une inflation (hors éléments volatils) qui reste élevée. La probabilité d’une hausse des taux directeurs à la prochaine réunion a toutefois dépassé 60% désormais.
En termes d’allocation d’actifs, nous restons bien investis sur les marchés actions, en demeurant surpondérés sur les actions américaines de manière tactique. Nous préservons par ailleurs notre vue positive sur le portage, notamment sur les marchés crédit Investment Grade sur les maturités plus courtes. En revanche, nous avons dégradé notre vue sur la dette émergente de positive à neutre, en tenant compte notamment de l’effet négatif lié à la vigueur du dollar et l’incertitude commerciale.
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