Édito. C'est un paradoxe pour le moins mordant. Selon un sondage de l'institut Harris pour The Guardian paru récemment, une majorité d'Américains (56 %) sont persuadés que leur économie est actuellement en récession. Mieux ! Pour 49 % des sondés, le chômage n'a jamais été aussi élevé depuis cinquante ans… Alors qu'à 3,9 %, en avril, il ne campait pas très loin de ses plus bas historiques. Autant dire que les Yankees n'ont jamais été aussi à l'Ouest. Pour la Fed qui, malgré ses calmants monétaires, peine à brider la fougue économique américaine, c'est à se taper la tête contre les murs… Les États-Unis seraient-ils un paradis de croissance peuplé de gens persuadés de vivre en enfer récessif ? C'est, au regard de la situation qui prévaut ailleurs et notamment de ce côté-ci de l'Atlantique, le - consternant - constat qui s'impose. Un pessimisme défini comme une "récession mentale" et caractérisé par un abîme entre une réalité plus ou moins mirifique et sa perception dystopique.