Pour obtenir un rendement réel positif, il est difficile de se passer du marché des actions. Les actions ont acquis ce statut en particulier dans le contexte de taux d'intérêt bas (ou très bas) de la dernière décennie. Au cours des dix années comprises entre (début) 2012 et (fin) 2021, la performance des bénéfices des actions de 5,8 % en moyenne pour le S&P 500 est à comparer à une performance de 2,0 % des obligations d'État américaines à 10 ans. Ces dernières ont donc tout juste réussi à compenser le taux d'inflation. La comparaison des performances entre les obligations d'État IG et le marché des actions est évidemment fallacieuse, car elle ne tient pas compte des différents profils de risque. Toutefois, même les obligations d'entreprises américaines à la limite de la catégorie « poubelle » (BBB - « Junk ») ont affiché une performance moyenne de 3,6 % au cours de cette période.
En raison de cette pression réelle sur les rendements, même les investisseurs multi-actifs les plus conservateurs, comme les compagnies d'assurance, ont été contraints ces dernières années de monter un peu plus haut dans l'échelle des risques. Logiquement, l'exposition au marché obligataire a été réduite au profit des actions. Ces flux ont été un soutien du marché des actions dans le passé et ont été popularisés par l'acronyme TINA (« There Is No Alternative »).
Les facteurs favorables aux actions par rapport aux obligations s'estompent toutefois en 2022, d'une part parce que les banques centrales ont augmenté (et continueront d'augmenter) rapidement le niveau des taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation et, d'autre part, parce que les primes de risque ont de nouveau nettement augmenté récemment. Les obligations d'État américaines à 10 ans se négocient désormais à nouveau au-dessus de 4 % et les obligations d'entreprises américaines BBB offrent un rendement d'environ 6,2 %. Ces dernières ont donc dépassé les performances attendues du S&P 500.
Notons cependant : Il s'agit d'un point de vue purement américain et la comparaison des performances européennes, par exemple, est différente. Néanmoins, la tendance est claire. Les actions perdent le statut d'alternatives qu'elles avaient depuis des années et les obligations devraient retrouver une place plus importante dans l'allocation multi-actifs des investisseurs institutionnels - grâce au TARA (« There Are Reasonable Alternatives »).
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