La tendance haussière s’est poursuivie la semaine dernière sur les indices actions (Euro Stoxx 50 +0.44%, S&P 500 +1.19%), favorisée par la baisse des taux d’intérêt (5 ans américain -21 bps, 5 ans allemand -14 bps) à la suite de propos de Jerome Powell interprétés positivement par les investisseurs.
Le président de la FED a en effet déclaré lors d’un discours, mercredi dernier, qu’il était temps pour la Banque centrale américaine « de modérer ses augmentations de taux dès la réunion de décembre ». De plus, lors de la séance de questions/réponses, Jerome Powell a ajouté que « ses collègues et lui ne souhaitaient pas surréagir (concernant la politique monétaire) ». Bref du pain béni pour les investisseurs actuellement totalement focalisés sur l’évolution de la politique monétaire américaine.
Toutefois les investisseurs ne semblent pas avoir prêtés d’attention à une autre annonce de Jerome Powell expliquant que « les taux (de la banque centrale) devront être maintenus à un niveau restrictif pendant un certain temps ». Or, l’observation des niveaux de taux fédéraux attendus pour la fin d’année prochaine montre que les investisseurs anticipent une baisse de ces taux dès le second semestre 2023 et non une stabilité comme l’envisage Jerome Powell. Les investisseurs semblent par ce biais craindre, avec une probabilité élevée, une récession aux Etats-Unis à cette échéance, récession qui contraindra la FED à revenir sur sa position.
Progressivement, l’attention des investisseurs se porte ainsi sur l’évolution de la conjoncture en 2023. Il est difficile à ce stade de se faire une religion sur l’évolution de la croissance américaine à 12 mois. En effet, d’un côté, la solidité du marché du travail outre-Atlantique continue à impulser une dynamique positive à l’économie américaine (encore 221.000 créations d’emplois en novembre), de l’autre les dernières enquêtes d’activité publiées ces derniers jours pointent vers un ralentissement de l’économie plus prononcé.
Les actions émergentes ont poursuivi leur rebond la semaine dernière (+3.51%) sous l’impulsion de la reprise des actions chinoises (Hong Kong +6.27%). La hausse des contaminations (+40.000 cas dimanche) ne dissuade pas les autorités chinoises de desserrer la politique zéro-covid, signe que quelque chose a évolué dans l’Empire du Milieu. D’ailleurs, les journaux chinois, aux ordres du pouvoir, commencent à distiller une petite musique consistant à expliquer que le nouveau variant Omicron n’a plus rien à voir en termes de létalité par rapport aux variants précédents, ouvrant implicitement la voie à un changement de stratégie.
Ce matin, les marchés actions chinois (Shanghai +2%) fêtent une nouvelle salve d’allègement de la politique sanitaire dans les villes de Shanghai, Hangzhou, où un test PCR n’est désormais plus requis pour entrer dans un lieu public ou prendre les transports.
Nous entrons dans les 2 dernières semaines de l’année d’activité significative pour les marchés. En attendant, les réunions de la FED et de la BCE prévues la semaine prochaine, la semaine qui s’ouvre devrait être assez calme pour les marchés.
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