En 2020, lorsque les prévisions concernant l’inflation européenne s’établissaient à environ 1 %, nous avons rédigé un blog où nous posions la question suivante : « Quelles leçons pouvons-nous tirer de Tchernobyl ? »
À cette époque, nous avons essayé d’expliquer un terme complexe, c’est-à-dire le risque d’inflation, en faisant une analogie avec un domaine encore plus complexe, la physique nucléaire. Notre observation qui trouvait son origine dans la série télévisée « Tchernobyl » sur HBO était que le désastre avait été provoqué par le refroidissement trop rapide du réacteur et par les mesures prises par la suite pour le chauffer à nouveau.
Dans la panique déclenchée par la création de chaleur, les ingénieurs de l’usine ont enlevé les réfrigérants (eau et barres de contrôle) au point que rien ne protégeait contre l’action opposée, à savoir l’excès de chaleur. Ainsi, à mesure du réchauffement progressif, la chaleur est devenue incontrôlable avec des effets dévastateurs.
Le retour de l’inflation
Notre argument était que sur le plan de l’inflation, les responsables politiques risquaient de commettre la même erreur que les ingénieurs de Tchernobyl. Les premiers, ainsi que les marchés financiers, étaient tellement focalisés sur l’absence d’inflation qu’ils ont quasiment oublié le risque (et les méfaits) de son opposée : la présence d’inflation.
Le fait d’avoir parlé du risque d’inflation en juin 2020 semble désormais visionnaire. Toutefois, nous n’avons pas indiqué par la suite que l’inflation deviendrait galopante, mais plutôt qu’elle pourrait le devenir. En cas de poussée inflationniste, alors la suppression des mesures de contrôle risque d’ancrer l’inflation avec des effets néfastes sur les économies et les cours des actifs.
Au sein des actions, nous pensions que l’inflation affecterait le type d’actions intéressantes à détenir. Nous pensions que les actions à duration courte (‘value’) détrôneraient leurs homologues à duration longue (actions de qualité/de croissance). Étant donné que nous étions conscients de ces risques au cours de ces deux dernières années, nous avons constaté que nos portefeuilles en avaient bénéficié par rapport à ceux dotés d’une exposition historique à la croissance.
Que s’est-il passé ?
L’inflation fait un retour en force actuellement et le discours sur son caractère temporaire n’est plus d’actualité. Tout comme les ingénieurs de la salle de contrôle de Tchernobyl, le problème que les responsables politiques doivent résoudre est passé d’un « refroidissement excessif » à une flambée de l’inflation. Les banquiers centraux appuient de concert sur leurs boutons AZ-5 (le bouton de la centrale de Tchernobyl qui a refermé d’un seul coup toutes les barres de contrôle dans le réacteur).
Mais c’est là que se termine l’analogie. Les barres de contrôle de Tchernobyl avaient une extrémité en carbone. Or le carbone a servi de catalyseur de la fusion nucléaire à tel point que la remise en place des barres de contrôle a provoqué encore plus de chaleur, conduisant au désastre. Il est peu probable que la hausse des taux d’intérêt accélère l’inflation. Toutefois, il existe encore des risques considérables à prendre en compte à mesure que nous passons d’un monde où l’inflation est inférieure à l’objectif de 2 % (fixé par de nombreuses banques centrales) à un monde où l’inflation est supérieure à son objectif.
Il y a tout juste un an (janvier 2022), le taux de dépôt de la BCE était toujours de -50 pb. Comme nous le savons, le taux actuel (après la réunion du mois de décembre) est de 2 % et de nouveaux relèvements sont prévus. Il est peut-être plus intéressant de constater comment les prévisions ont changé. En janvier 2022, les prévisions concernant les taux européens pour 2025 étaient encore de 0 %. Ces prévisions sont passées à 2,4 % actuellement.
Ce changement a été déclenché par la prise de conscience que l’inflation n’était pas transitoire, pesant ainsi fortement sur la performance des facteurs. Les valeurs de croissance en particulier, dont une part significative de la valorisation dépend des bénéfices futurs actualisés, ont vu leur valeur fortement baisser.
Les prochaines étapes
La question clé est la suivante : pendant combien de temps les banques centrales vont-elles maintenir le doigt sur les boutons AZ-5 ? Jusqu’où les conditions financières doivent-elles aller avant d’atteindre leur objectif et faire baisser l’inflation ?
Pour obtenir les réponses à ces questions, accedez au document en anglais dans son intégralité ICI.
Par Oliver Collin Fund Manager, European equities
Pour accéder au site, cliquez ICI.
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