Les perspectives économiques pour l'Asie de l'Est en octobre 2023, telles que présentées par la Banque mondiale, reflètent un tableau plutôt sombre, indiquant une croissance du PIB régional limitée à 4,5 %. Cela contraste avec le passé, marqué par des taux bien plus élevés, à l’exception de quelques crises temporaires, comme la crise pétrolière des années 1970, la crise financière asiatique des années 1990 et la pandémie de COVID.
Cette prévision met en évidence la fragilité de l'économie chinoise et le ralentissement continu des exportations asiatiques
James Syme, gestionnaire du Global Emerging Markets Opportunities Fund chez JO Hambro, met l'accent sur les raisons de ce ralentissement, son impact sur les marchés émergents, et la nécessité d'explorer de nouveaux modèles de croissance.
Comment ces perspectives se reflètent-t-elles dans la composition de notre portefeuille ?
Nous observons un ralentissement de l'économie chinoise, dû à des politiques monétaires et fiscales plus strictes, à l'intervention de l'État dans le secteur privé et aux répercussions de la pandémie de COVID-19.
Quelques chiffres notables : une baisse de 8,8 % des investissements immobiliers depuis le début de l'année jusqu'en août, une chute de 5,4 % des exportations en USD entre août 2022 et août 2023, et des indices PMI de la fabrication à peine au-dessus de 50. En revanche, les ventes au détail et la production industrielle ont augmenté respectivement +4,6 % et +4,5 % sur la même période.
Bien que certains indicateurs économiques montrent une reprise, les prévisions de croissance du PIB pour la Chine continuent d'être revues à la baisse.
Le commerce international connaît également des tensions avec une diminution de la part de marché de la Chine dans les importations américaines, passant de 21,4 % à 14,7 % au cours des cinq années. En effet le commerce des biens a progressé moins rapidement que la production industrielle au cours des derniers trimestres, un schéma inhabituel, en raison principalement des tarifs et des barrières non tarifaires imposés.
Cela a des répercussions sur les exportateurs asiatiques qui enregistrent des baisses significatives. Au cours de l’année jusqu’en août 2023, les exportations coréennes ont chuté de 8,4 %, tandis que les exportations taïwanaises ont diminué de 7,3 %. Singapour a connu une baisse de 20,1 % de ses exportations hors pétrole, et la Thaïlande a vu ses exportations diminuer de 1,8 %.
Le succès économique de l'Asie a longtemps reposé sur l'exportation de biens manufacturés, mais cela présente actuellement des défis pour les investissements en actions. Par conséquent, le portefeuille est sous-pondéré en Chine, en Corée, à Taïwan et en Thaïlande en raison de leur croissance économique limitée
Cependant de nouveaux modèles de croissance émergent. L'Indonésie et l'Inde, axées respectivement sur les matières premières (telles que le nickel, le charbon, le pétrole, le gaz et des produits alimentaires) et les services, offrent actuellement de meilleures perspectives de croissance. De plus ces grandes économies sous-continentales sont moins orientées vers les exportations et connaissent une croissance principalement alimentée par une demande intérieure solide
Par James Syme, Senior Fund Manager.
A propos de J O Hambro Capital Management Limited
JO Hambro Capital Management Limited (JOHCM) est une société de gestion active d'actifs dont le siège est au Royaume-Uni et dont la culture est axée sur la performance des investissements. Elle gère 25.3 milliards d'euros d'actifs (au 30 juin 2023) à travers des actions britanniques, européennes, asiatiques, mondiales/internationales et de marchés émergents et des stratégies multi-actifs. JOHCM limite la capacité des stratégies d'investissement afin de promouvoir une performance de portefeuille leader sur le marché.