Les semaines se suivent et se ressemblent sur les marchés qui accumulent les séances de hausse, toutes classes d’actifs confondues. S’il est toujours agréable d’en profiter, nous noterons quelques paradoxes qui ne durent généralement pas bien longtemps, hormis peut-être durant la fameuse période de « quantitative easing » et de taux négatifs de la décennie 2010. Une décennie à propos de laquelle la plupart des investisseurs s’accordent à penser qu’elle était bel et bien excessive et exceptionnelle, ce qui n’empêche le marché, pourtant lui-même composé d’investisseurs, d’appliquer aujourd’hui encore les mêmes schémas pour alimenter son optimisme sur les valorisations… créant un découplage entre l’économie réelle et le monde financier.
Du côté des marchés et des prix et valorisations qu’ils donnent aux actifs :
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Retour rapide et pérenne de l’inflation sur la cible des 2% de la BCE
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Baisse significative de la croissance en 2024 propre à suggérer une récession
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Baisse rapide et significative des taux directeurs de la BCE dès le premier semestre 2024
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Persistance de la croissance et des résultats des entreprises (les indices actions sont au plus haut malgré les perspectives médiocres sur la croissance économique)
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Modèles de valorisation offrant 3.5% de rendement en moyenne sur les dividendes européens (source : Stoxx 600)
Du côté de l’économie réelle :
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L’inflation baisse mais reste significativement au dessus de 2% et trouve chaque année de nouveaux vecteurs propres à la maintenir significative : négociations salariales pour faire face à l’inflation passée de 5 à 6% ; nécessité de relancer l’investissement immobilier, plus assez rentable pour les investisseurs face aux taux d’intérêts, en augmentant les loyers ; obligations de rénovation et de remplacement liées à la transition énergétique
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La croissance résiste en Europe et aux USA et ne pousse absolument pas les banques centrales à baisser leurs taux. Alors bien sûr, nous pourrions ici entendre : « d’où le rebond des actions, puisque la croissance tient ! » Certes, mais si les entreprises délivrent à l’avenir des dividendes et des croissances comparables à ce qu’elles délivraient auparavant, mais qu’entre temps les taux d’intérêts ont grimpé de 0 à 4 ou 5%, pourquoi alors ne pas réviser les modèles de valorisation et les multiples ? On ne peut en effet pas à la fois croire en la récession et donc en une difficulté des entreprises de nature à faire bifurquer la BCE et croire en une croissance propre à offrir des perspectives de résultats d’entreprises inchangées… C’est pourtant le double scenario que semblent acter les marchés actuellement…
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Un blocage complet sur certains secteurs comme l’immobilier et des défauts et faillites violents et soudains comme en témoigne l’exemple de Signa cette semaine.
Alors qui a raison ? Qui pliera en premier entre banques centrales et marchés ? Quel scenario de croissance et de taux pour 2024 ?
A court terme les marchés ont toujours raison puisqu’ils représentent la réalité du moment et que, sur un actif liquide comme le marché obligataire ou actions, il est toujours possible de matérialiser une performance ou une valorisation en monnaie sonnante et trébuchante.
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