Notre scénario central : Les dernières publications en Europe et aux États-Unis sont venues rassurer les marchés quant à la trajectoire de l’inflation. Alors que les marchés anticipaient un dernier mouvement de hausse des taux courts, auquel nous ne croyions pas, les courbes escomptent désormais des premières baisses de taux dès le premier trimestre 2024. Mais il est sans doute trop tôt, pour la Fed comme pour la BCE, pour baisser la garde sur l’inflation sous-jacente. Certes, la croissance américaine devrait ralentir et modérer les pressions salariales, mais nous ne voyons pas de mouvement de baisse des taux avant l’été pour la Fed et probablement un trimestre après pour la BCE.
Dans ce contexte, le fort rallye des taux longs mérite à court terme d’être encaissé, nous repassons ainsi neutre sur les taux souverains. Ceux-ci devraient rester à des niveaux modérés dans les trimestres à venir mais il y a déjà suffisamment d’anticipations de baisses des taux courts dans la courbe, de notre point de vue, pour déclencher un nouveau rallye (hors accélération du contexte géopolitique). À noter, sur le front des dettes en Europe, que la décision de Karlsruhe vient fragiliser une coalition allemande en amont des élections européennes de juin 2024 et à l’heure où une dizaine de pays européens (dont la France) devraient être sous le coup d’une procédure de déficits excessifs de la part de Bruxelles, 2024 pourrait voir revenir la volatilité sur les dettes européennes.
Les dettes des entreprises continuent d’avoir dans ce contexte notre préférence, sur le crédit « Investment Grade » et le segment spéculatif à Haut rendement (plus particulièrement les notations BB). La sélectivité
devant rester drastique compte tenu du niveau de refinancement des entreprises.
Les actions ont effectué un fort rebond sous le double coup de la baisse des inquiétudes sur le front des taux et de la baisse du risque de contagion géopolitique. Si le premier point semble acquis, il n’y en a cependant plus beaucoup à en attendre. Sur le front géopolitique, si le point paroxystique du conflit au Proche-Orient semble être passé, les tensions restent vives, à l’image des attaques de navires de commerce en mer Rouge par les rebelles Houthis pro-iraniens. Enfin, les attentes de bénéfices des entreprises pour 2024 nous paraissent trop élevées et devraient être révisées à la baisse dans les mois à venir compte tenu de la faible croissance mondiale attendue en 2024 (2,5 %) pesant à la baisse sur les cours actions. Le potentiel de hausse nous paraît donc modeste à court terme. Des prises de bénéfices pourraient donc être judicieuses.
De probables nouveaux épisodes de volatilité à venir devraient permettre de se repositionner sur les actifs risqués.
Éric BERTRAND, Directeur Général Délégué, Directeur des gestions OFI INVEST
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