Entreprises citées :
Atos, Rally, Casino, Vallourec, Orpea,Steinhoff, Areva, Thomson, Thomas Cook, Hema, Europcar, Atalian, Valeant, Wirecard, Abengoa, Adler, Parmalat, Selecta, Pages Jaunes.
Les jours se ressemblent en ce début d’année qui s’oppose en tous points à la fin 2023 : la crainte a remplacé l’euphorie, les faucons des banques centrales huissent plus fort que les colombes ne roucoulent, les investisseurs patientent après s’être empressés… La croissance et la résistance des entreprises étant l’incertitude principale de l’année 2024, il est probable que le mouvement ne s’inverse pas avant la saison des publications des résultats, voire celle des statistiques économiques, encore plus tardive…
Entre cet attentisme des investisseurs et les besoins d’émissions des emprunteurs, qu’ils soient publics ou privés, les rendements grimpent sur tous les fronts : le Bund 10 ans allemand est passé de 1.90% à 2.30% depuis son plancher de décembre, le 10 ans américain de 3.80% à 4.10% et la prime de crédit moyenne du segment « crossover », représentant les entreprises de qualité intermédiaire a grimpé de 310 à 335 points de base.
Au final, ce sont donc entre 30 et 60 points de base de rendement annuel complémentaire que l’on peut obtenir en investissant en ce début d’année par rapport à la toute fin d’année dernière alors qu’au final rien n’a changé hormis le sentiment du marché… C’est précisément pour cela que nous avions préféré solder quelques positions en fin d’année et que nous privilégions systématiquement au sein de nos fonds une approche d’investissement graduel et régulier au fil du rendement et du temps plutôt qu’au fil de la masse de dette (comme les indices), de la tendance (comme les CTA) ou d’une espérance de market timing précis souvent hasardeuse et coûteuse à long terme.
Rien de nouveau sous la neige donc et c’est sur le dossier Atos que nous nous pencherons dans cet hebdo… Souvent, une illustration permet de se rendre compte beaucoup plus rapidement d’une situation qu’un long texte, et nous commencerons donc par un graphique sur l’historique des prix de trois obligations Atos depuis fin 2021, date de l’émission Atos 2029. Ces obligations sont représentatives de l’échéancier complet de l’émetteur dont les maturités se répartissent entre novembre 2024 et novembre 2029.
Pas besoin d’être un grand expert obligataire pour voir qu’avec des prix des obligations Atos entre 25% et 36% du nominal, l’émetteur semble être au bord du défaut ou d’une restructuration très lourde… Pour rappel, le taux de recouvrement des créanciers obligataires lors d’un défaut est généralement compris entre 20% et 40% en fonction du profil de l’entreprise. On peut donc estimer, à la vue des prix actuels, que les marchés anticipent quasiment 100% de risque de défaut pour Atos à un horizon très court…
Par Matthieu Bailly, directeur général délégué et gérant obligataire
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