Dans cette lettre, nous nous penchons sur les principales évolutions des marchés financiers de la semaine dernière et nous nous demanderons si le résultat du Super Bowl aura une incidence sur les investissements dans les mois à venir.
Les rendements des emprunts d'État américains ont atteint un nouveau plus haut, mais il serait plus juste de parler de marge de fluctuation pour résumer l’évolution des prix sur la plupart des marchés la semaine dernière. Le calme apparent n'était peut-être pas surprenant, étant donné qu'une grande partie de l'Asie était en vacances pour le Nouvel An lunaire et que les États-Unis se remettaient du Super Bowl LVIII entre les Kansas City Chiefs et les San Francisco 49ers à Las Vegas. Les aspects positifs et négatifs des données économiques publiées la semaine dernière se sont mutuellement neutralisés. Ce fut une bonne semaine pour les stratégies de portage.
En Asie, le taux de chômage australien a augmenté pour atteindre 4,1 %, avec seulement 500 emplois créés en janvier, ce qui confirme que la politique relative aux taux commence à faire effet. Toutefois, la prinicpale surprise est venue du Japon, qui est entré de manière inattendue dans une récession technique au quatrième trimestre suite à deux trimestres consécutifs de contraction. La croissance s'est contractée de -0,1 % d'un trimestre à l'autre (QoQ), alors que le consensus tablait sur une croissance de +0,2 %.
Le rapport sur la croissance souligne la dépendance du Japon à l'égard de la demande extérieure, avec une contraction de la consommation intérieure et des investissements des entreprises, et des pressions inflationnistes qui pèsent sur le pouvoir d'achat. Selon nous, cela compliquera et retardera peut-être la sortie de la politique de taux négatifs de la Banque du Japon, dont on s’attend à ce qu’elle augmente ses taux en mars ou en avril. Sur l'ensemble de l'année, l'économie japonaise a progressé de 1,9 %. Malheureusement, cela n'a pas suffi à empêcher l'Allemagne de prendre la place de troisième économie mondiale en 20231.
La récession au Royaume-Uni : Tout est lié aux facteurs techniques
En Europe, le Royaume-Uni a occupé le devant de la scène ; le taux de chômage a baissé de manière inattendue à 3,8 %, et bien que la croissance des salaires ait continué à baisser, elle a diminué plus lentement que ne le prévoyaient les économistes. Les prix à la consommation sont restés stables en janvier (inchangés par rapport à décembre), tandis que l’inflation globale et l’inflation sous-jacente (core) ont augmenté de 4,0 % et 5,1 % en glissement annuel (YoY).
Les solides données sur l'emploi devraient être une bonne nouvelle pour la Banque d'Angleterre (BoE) ; l'inflation devrait poursuivre son recul en février à mesure que les effets de base se font sentir. Cette information a fait les gros titres en annonçant que le Royaume-Uni était entré en récession technique, la croissance s'étant contractée au quatrième trimestre de -0,3 % par rapport au trimestre précédent. Une récession technique est ressortie comme le consensus, mais la contraction du quatrième trimestre a été plus importante que prévu, le commerce net étant l'un des principaux responsables de cette contraction. L'économie britannique n'a donc progressé que de 0,1 % en 2023. Le marché des swaps de taux d'intérêt au jour le jour prévoit que la BoE réduira ses taux directeurs de 75 points de base à partir d’août 2024. Toutefois, la fragilité des chiffres pourrait faire pression sur la BoE pour qu'elle assouplisse ses taux plus tôt.
Aux États-Unis, les prix de base sont restés stables en janvier (inchangés par rapport à décembre), augmentant de 3,9 % en glissement annuel. Les économistes s'attendaient à une baisse des prix à 3,7 %, mais la hausse des loyers a pris les analystes par surprise, augmentant de 0,6 % d'un mois sur l'autre. Ces chiffres ont été suivis par la publication du rapport sur les ventes au détail qui a révélé une baisse généralisée des dépenses. Neuf des treize catégories ont affiché des baisses, le chiffre du « control group » (utilisé pour calculer le produit intérieur brut) s'étant contracté de 0,4 % d'un mois sur l'autre. La faiblesse du rapport pourrait être attribuée aux conditions météorologiques difficiles du mois de janvier. Il pourrait également s'agir d'un signe que les consommateurs se restreignent enfin face à l'augmentation des coûts d'emprunt.
Les investisseurs Bears, les investisseurs Bulls et le Superbowls
Une des particularités de l’art d’investir est de séparer les signaux du bruit. Cette semaine, les investisseurs bulls du marché du crédit se concentreront sur la faiblesse surprenante de la croissance et des chiffres sur la consommation, tandis que les investisseurs Bears citeront la rigidité des chiffres d'inflation.
Pour ceux qui s'intéressent au bruit, Leonard Koppett, journaliste sportif au New York Times, a introduit l'indicateur du Super Bowl en 19782. Cet indicateur prédit que si le vainqueur du Super Bowl fait partie de la American Football Conference (AFC), l'indice S&P 500 baissera au cours de l'année suivante. À l'inverse, la victoire d'une équipe de la National Football Conference (NFC) entraînera une hausse du marché boursier.
De 1967 à 2015, l'indicateur a affiché un taux de précision de 82 %. Au cours des six dernières années, cependant, l'indicateur a perdu de son éclat - il n'a été correct qu'une seule fois entre 2016 et 2023, ramenant son taux de réussite à 75 %. La victoire des Kansas City Chiefs de l'AFC devrait réjouir les bears.
Source : Bloomberg : Bloomberg, au16 février 2024. À des fins d'illustration uniquement.
1. Bloomberg News, "Japan Economy's Slide into Recession Prompts Caution on BoJ Bets",15 février 2024.
2. Forbes, "Super Bowl Indicator Says Market Should Rise in 2022 if Rams Win",31 janvier 2022.
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