Découvrez l'analyse de mars sur les Perspectives Macroéconomiques et d'Investissement par les experts de Tikehau Capital : Thomas FRIEDBERGER, Nina MAJSTOROVIC et Raphaël THUIN.
I. 2023, UN EXCELLENT MILLÉSIME POUR LES ACTIFS RISQUÉS
Après une année 2022 chahutée et marquée par l’incertitude, les actifs risqués ont finalement clôturé le millésime 2023 largement dans le vert1. Ce regain d’optimisme sur les marchés financiers a été principalement alimenté par :
(i) La résilience des économies et de la profitabilité des entreprises.
(ii) La poursuite de la tendance désinflationniste des deux côtés de l’Atlantique, alimentant l’optimisme des marchés quant à un retour de l’inflation à la cible des 2%.
(iii) Un potentiel pivot des politiques monétaires ouvrant des perspectives de baisses de taux.
En conséquence, les marchés actions se sont affichés en plein essor et ont atteint de nouveaux sommets, tirés notamment par le secteur technologique américain2. En parallèle, les primes de risques crédit se sont resserrées des deux côtés de l’Atlantique et le haut rendement a surperformé l’Investment Grade tant en Europe qu’aux États-Unis3.
Les marchés anticipent donc un scénario idéal pour 2024 et le rebond récent laisse peu de marge d’erreur : gare toutefois à l’excès d’optimisme.
II. QUATRE FACTEURS CLÉS À SURVEILLER EN 2024
Les marchés semblent vouloir se positionner en faveur d’une réaccélération. Néanmoins, ce scénario idéal pourrait être mis à mal par plusieurs facteurs.
UNE STABILITÉ POLITIQUE ET GÉOPOLITIQUE INCERTAINE
Alors que 50% de l’humanité s’apprête à voter et que les conflits géopolitiques (Ukraine, Moyen-Orient, Taïwan) ne cessent de se multiplier, l’année 2024 pourrait s’avérer riche en rebondissements et en volatilité.
UNE ANTICIPATION DE BAISSE DES TAUX JUGÉE OPTIMISTE
Le « dernier kilomètre » de la désinflation pour revenir à la cible des 2% sera long et incertain. En effet, bien que l’inflation ait pivoté, celle-ci demeure soutenue par des mutations structurelles liées à la démographie, au changement du mix énergétique et à la démondialisation. En parallèle, l’inflation sur le segment des services se maintient à des niveaux élevés et ne semble pas vouloir ralentir, comme illustré par les dernières publications de l’IPC américain4. De plus, l’assouplissement récent et marqué des conditions financières pourrait contrarier le cycle de désinflation en cours. Enfin, l’explosion des émissions de dettes souveraines constituera une source d’incertitude et de volatilité supplémentaire pour les taux.
UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE QUI POURRAIT DÉCEVOIR
Les indicateurs macroéconomiques s’affichent en baisse, les effets des politiques COVID sur les consommateurs occidentaux commencent à s’estomper et la démondialisation semble accélérer. En parallèle, les projections des bénéfices par actions (BPA) pour 2024 semblent encore ambitieuses5 et devraient s’ajuster pour refléter l’environnement macroéconomique actuel.
DES LIQUIDITÉS QUI SEMBLENT SE TARIR
Nous avons assisté à une transition d’une longue période de liquidités abondantes, avec des taux très bas voire négatifs, vers un environnement où le prix de l’argent augmente alors que la quantité en circulation diminue. En ce sens, les effets des politiques monétaires restrictives des 18 derniers mois commencent à se faire sentir et créent des « trous d’air » qui se matérialisent d’ores et déjà au sein de certains segments comme l’immobilier, les petites et moyennes capitalisations ou encore le venture capital (« capital-risque »).
Dans ce contexte, le récent rebond observé au sein des actifs risqués pourrait s’avérer fragile. La prudence reste donc de mise bien qu’il y ait d’ores et déjà des opportunités d’investissement qui se profilent : la sélectivité et une discipline d’investissement sans faille seront ici essentielles, quelle que soit la classe d’actifs.
III. QUELLES OPPORTUNITÉS DANS CE CONTEXTE ?
L’OBLIGATAIRE : UNE CLASSE D’ACTIFS TOUJOURS ATTRACTIVE
Dans cet environnement marqué par une inflation plus structurelle et des taux d’intérêts résolument plus élevés, la valeur relative entre les actifs risqués a évolué et le marché obligataire apparait de plus en plus attractif : d’une part, la prime de risque des actions en relatif à l’obligataire est au plus bas depuis 10 ans et d’autre part, les rendements demeurent à des niveaux jugés toujours attrayants6.
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Auteurs :
Thomas FRIEDBERGER, Directeur Général Adjoint, Tikehau Capital, Directeur des Investissements, Tikehau Investment Management
Nina MAJSTOROVIC, Spécialiste Produits, Capital Markets Strategies, Tikehau Investment Management
Raphaël THUIN, Directeur des Capital Markets Strategies, Tikehau Investment Management
1. Source : Bloomberg, données au 29/12/2023.
2-6. Source : Bloomberg, données au 31/01/2024.