L’économie mondiale a évité la récession pour la deuxième année consécutive. L’inflation a commencé à ralentir et les principales banques centrales ont entamé un nouveau cycle de réduction des taux. Cependant, le risque géopolitique a augmenté sur fond de calendrier électoral particulièrement chargé dans le monde.
Comment le retour de Donald Trump à la Maison Blanche affectera-t-il les perspectives économiques aux États-Unis, en Europe et dans le reste du monde ? Comment les investisseurs peuvent-ils se positionner face à des perspectives de croissance mondiale de plus en plus divergentes ? L’inflation va-t-elle reprendre en 2025 ? Et dans quelle mesure l’adoption de l’IA se poursuivra-t-elle ? Pour répondre à ces questions et d’autres encore, les sociétés de gestion spécialisées et affiliées de Generali Investments présentent leurs points de vue sur les risques et les opportunités pour 2025.
Vue d'ensemble
L’équipe de Recherche macroéconomique et Marchés de Generali Asset Management présente les thèmes clés analysés pour 2025.
L’année 2025 sera marquée par la mise en œuvre des « Trumponomics ». L’exceptionnalisme économique américain devrait perdurer, toutefois, les Républicains ayant en ligne de mire les élections de mi-mandat, il ne serait pas judicieux de risquer un nouveau choc inflationniste. Nos thèmes clés pour 2025 comprennent également l’impact de l’innovation technologique et les préoccupations croissantes concernant la viabilité de la dette souveraine.
1. Victoire écrasante de Trump : nouveaux défis et nouvelles opportunités
L’une des questions clés pour 2025 est de savoir si le président Trump ira “jusqu’au bout” de ses piliers politiques :
A) la déréglementation (banques, énergie, etc.) ;
B) les réductions d’impôts ;
C) les droits de douane ;
D) l’immigration.
L’année 2024 a été très intense sur le plan électoral ; l’inflation et les inégalités ont été des facteurs clés de la mauvaise performance des gouvernements sortants (États-Unis, Royaume-Uni, France et même Japon). Les politiques de Trump ne porteront pas sur ce sujet (les réductions de l’impôt sur les sociétés soutiendront des marges de revenus nettes élevées). Mais il pourrait y réfléchir à deux fois en ce qui concerne l’inflation.
Les citoyens sont toujours préoccupés par les niveaux de prix élevés, c’est pourquoi Trump pourrait ne pas s’engager pleinement dans les politiques les plus inflationnistes (droits de douane ex-Chine, déficit budgétaire et immigration). Si, au contraire, il continue sur sa lancée, ce sera un vrai casse-tête pour le ministère des Finances. Notre scénario central prévoit des gains modestes en dollar à partir de niveaux déjà élevés. Mais une politique très agressive, notamment en matière de droits de douane, pourrait exacerber la force du dollar et menacer la stabilité financière. Au contraire, un « Grand deal » avec les pays partenaires entraînerait un repli du dollar.
2. Risques d’inflation des deux côtés de l’Atlantique
Les taux d’inflation ont baissé en douceur depuis les pics atteints en 2022 (9 % aux États-Unis, > 10 % dans la zone euro). Mais les hausses de prix persistantes dans les services compliquent la dernière ligne droite vers l’objectif de 2 %, car la croissance des salaires ralentit lentement. Les risques de hausse persistent donc pour 2025, notamment aux États-Unis, dans un contexte de croissance encore solide. Les projets de Trump concernant les droits de douane, les réductions d’impôts et les restrictions à l’immigration augmentent les risques à moyen terme.
Cependant, dans la zone euro, le risque d’inflation semble désormais double. L’économie peine à prendre de l’élan. Les droits de douane américains auraient un effet désinflationniste de ce côté-ci de l’Atlantique (indépendamment des mesures de riposte probables), ce qui ajouterait aux répercussions possibles de la déflation chinoise. La BCE dispose ainsi d’une plus grande marge de manœuvre pour réduire ses taux (-150 pb à 1,75 %) que la Fed (-100 pb à 3,50-,75 %) par rapport aux niveaux de fin novembre.
3. Productivité : l’Europe peut-elle rattraper son retard ?
L’écart de productivité transatlantique s’est creusé, les progrès annuels sur la période 1995-2020 dans la zone euro (1,0 %) ne représentant que la moitié de ceux des États-Unis (2,1 %). Depuis 2020, la production horaire dans la zone euro a quasiment stagné, tandis que les États-Unis ont presque retrouvé leur niveau d’avant la pandémie.
Un léger rattrapage européen est possible à court terme, car la productivité de la zone euro est plus cyclique et une légère reprise en 2025 favorisera ce rattrapage. À plus long terme, cependant, les États-Unis semblent beaucoup mieux armés pour récolter les fruits de l’IA et d’une déréglementation plus poussée, tandis que l’Europe continue de lutter pour s’accorder sur une union bancaire et un marché unique des services, étapes essentielles pour stimuler l’innovation et renforcer les économies d’échelle et la concurrence.
4. Viabilité de la dette, un autre « Truss moment » en vue ?
Les obligations d’État se sont dépréciées - de manière considérable mais ordonnée - au cours des deux dernières années, sur la base des écarts de rendement, de part et d’autre de l’Atlantique. Cette évolution reflète de nombreux facteurs, notamment l’augmentation importante de la dette publique, la baisse des taux d’intérêt et les difficultés des bilans bancaires. La pentification de la courbe des rendements au cours du cycle de réduction des taux pourrait soutenir la tendance et maintenir les obligations bon marché en valeur relative. Les tensions sur les OAT ont mis en évidence le risque souverain idiosyncratique.
Pourrait-on assister à une évolution similaire aux États-Unis ? Nous pensons que l’appétit des Républicains pour une forte relance budgétaire est limité (le déficit représente déjà plus de 6 % du PIB). Le niveau du dollar américain offre également une certaine marge de manœuvre. Un léger assouplissement de la politique budgétaire allemande semble probable après les élections de février, tandis que la France pourrait bien avoir besoin d’une nouvelle élection au cours de l’été avant de prendre une direction claire. Le statut « sans risque » des obligations souveraines a été mis à mal, ce qui implique des primes de risque structurellement plus faibles que par le passé1.
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