Dans leur dernière livraison, les stratégistes de Natixis AM reviennent sur les tendances qui guident l’environnement obligataire. Les points clés à retenir cette semaine : la remontée des taux vers 2,40% sur le T-note et 0,44% sur le Bund, la baisse du chômage à 4,4% aux Etats-Unis qui justifie une hausse de la Fed en juin, le resserrement des spread souverains et la surperformance des obligations d’entreprises.
Nous avons demandé à Axel Botte, stratégiste taux de la maison, de préciser son analyse.
D’abord, en termes d’actifs à privilégier au sein d’un portefeuille, la dette émergente constituerait un contributeur de performance. Pour le stratégiste « il y a moins d’inquiétudes sur cette classe d’actifs. Mais le fait qu’elle s’échange autour de 300 pb est à mettre en lien avec les contextes géopolitiques qui peuvent évoluer ».
Concernant le HY, il estime « que si l’on assiste à un gros mouvement de surperformance, il n’est pas sûr que la valorisation actuelle rémunère la prime de risque pour les 5 ans à venir ».
Par ailleurs, il conviendrait d’être prudent sur les obligations indexées, en prenant notamment en compte « la remontée des prix du pétrole qui aurait un impact négatif sur les perspectives d’inflation à court terme ».
Enfin, l’épilogue de l’élection présidentielle a vu s’opérer une quasi-convergence des obligations d’Etat françaises et allemandes, du fait de la vente de nombreux actifs non risqués. D’après la maison « cela correspond à la diminution de la prime de risque française. Beaucoup de gens ont misé sur un scénario de victoire de Marine Le Pen. Ils allaient sur le Bund, ce qui a eu pour effet d’élargir le spread. Aujourd’hui on est revenu à un rendement de 0,40%, soit le niveau d’avant l’élection de Trump. L’essentiel de la prime de risque s’est dégonflé ».
YK/EF