Alors qu’elle a publié le mois dernier son rapport d’activité, Marielle Cohen-Branche, médiateur de l’AMF revient sur les enjeux de la médiation.
Encore et toujours des réclamations portant sur le Forex… que faire ?
La médiation obtient de très bons résultats : 80% des pertes faisant l’objet d’une réclamation sont récupérées. Donc en tant que médiateur je suis satisfaite. Mais, les dossiers qui nous sont soumis ne représentent qu’une goutte d’eau dans le vaste océan des marchés des changes.
La solution est ailleurs : il ne s’agit pas d’un marché pour les particuliers, il faut éradiquer. Depuis la loi Sapin II, il est interdit de faire de la publicité sur internet pour ces produits.
Parmi les dossiers traités par vos services les terres rares, les diamants… quelles sont les tendances en matière de placements improbables ?
Le problème se déplace : depuis 2012 j’ai moins de dossiers concernant le Forex, mais plus de demandes concernant les produits atypiques dont le nombre de dossiers est passé de 3 à 22.
Suite à la crise de 2008, les gens se sont convaincus qu’il y avait moins de risque avec les produits « tangibles » comme les terres rares, les diamants, le vin… mis en avant dans des publicités toujours plus nombreuses et agressives.
Longtemps ces placements ont été hors du champ d’intervention de l’AMF ; mais un arrêté du 27 avril dernier étend le champ de compétence de l’AMF : ces placements ne sont pas des produits financiers mais ils en ont les caractéristiques.
Existe-t-il des freins au développement de la médiation ?
J’ai envie de dire que nous sommes plutôt victimes de notre visibilité, entre autres avec le dossier du mois que nous publions dans le Journal de bord du médiateur. Les gens nous saisissent beaucoup, mais souvent dans des domaines hors champ : sur les 1.500 dossiers reçus l’année dernière, 600 n’entraient pas dans nos compétences.
J’aimerais aussi que parfois les professionnels puissent répondre un peu plus vite…
Mais globalement je pense que la médiation fonctionne bien et qu’elle est en train de rentrer dans les mœurs.
fl/ef