L’immobilier pourrait bien devenir la variable d’ajustement de l’équation budgétaire du gouvernement. Et les déclarations et intentions du président Macron ne cessent de susciter inquiétude et grogne.
La petite phrase présidentielle incitant les bailleurs à mettre un coup de rabot de 5 euros aux loyers afin de compenser la baisse des APL du même montant n’en finit pas de faire des vagues. Ainsi Jean-François Buet, président de la FNAIM, dans une longue lettre ouverte interpelle Emmanuel Macron, « les locataires, Monsieur le Président, valent mieux que de la compassion distante, et les propriétaires autre chose qu'un doigt accusateur. »
Sur un ton moins lyrique, et plus technique, l’UNIS (Unis des Syndicats de l’Immobilier) tire la sonnette d’alarme :
« Les indicateurs clés publiés confirment la tendance alarmiste de l’évolution du parc locatif privé :
• Les loyers du secteur privé baissent, presque partout, depuis de nombreuses années
• L’activité recule sur tous les marchés
• L'effort d'entretien et d'amélioration des bailleurs continue de s'effriter »
Surtout, l’UNIS illustre concrètement comment « le loyer mensuel quittancé a baissé de 6 € en moyenne, sur l’ensemble de la France », compensant ainsi largement la baisse des APL de 5 euros.
De son côté, le nouvel IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) qui doit remplacer l’ISF l’année prochaine fait grincer des dents. Au niveau idéologique d’abord (est-il bien légitime de considérer qu’il s’agit d’un placement pour partie ‘improductif » ?) mais aussi sous certains aspects techniques : que va-t-il advenir des placements collectifs dans l’immobilier ?
C’est le sens de la question posée par Frédéric Böl, président de l’ASPIM (Association française des Sociétés de Placement Immobilier) dans une lettre ouverte au Ministre de l’économie et des finances, en appelant au discernement sur «les fonds d’investissement en immobilier, principalement les SCPI et les OPCI ».
Autant de questions légitimes, qui appellent des réponses argumentées… en gardant lucidement à l’esprit que l’immobilier n’est pas délocalisable. Et que de ce fait le secteur est facilement taxable.
FL/EF