Selon la BRI (Banque des Règlements Internationaux), le piège de la dette menace l’économie mondiale.
Est-ce une affirmation solide ou simplement le constat qu’après des années d’argent gratuit, il est normal que l’endettement privé et public ait augmenté en accroissant sa vulnérabilité à une potentielle hausse de taux d’intérêt ?
Sommes-nous, après les baisses de taux d’intérêt qui ont conduit à l'emballement des subprimes et à la crise bancaire, à l’aube d’une nouvelle crise, d’une nature comparable, qui résulterait du fait que les taux d’intérêt sont en baisse structurelle depuis près de 35 ans ?
Personne, sauf un marabout, ne peut donner de réponse unique à cette question.
Mais une chose m’apparaît désormais claire : la cinétique des taux d’intérêt ne ressemble pas à celle des cycles précédents : un climat de faible croissance, alimenté par le vieillissement de la population, par la digitalisation et bientôt par l’intelligence artificielle, combiné à une abondance d’épargne pourrait maintenir les taux d’intérêt bas.
C’est d'autant plus vrai que les Etats, surendettés suite à la crise, ont placé le système bancaire et monétaire sous une telle tutelle qu’ils seront capables de maintenir des taux d’intérêt faibles. Du reste, sous l’angle monétaire, le système financier est plus proche de sa nationalisation que de l’économie de marché.
Les immenses dettes sont donc soutenables sauf raidissement des marchés et accident qui conduiraient à redresser les primes de risque.
BC/EF
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Bruno Colmant est chef des recherches économiques chez Banque Degroof Petercam.