Le point de vue de Stéphane Monier, directeur des investissements Lombard Odier Private Bank.
Donald Trump a signé le 8 mars une ordonnance imposant des prélèvements douaniers de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur celles d’aluminium. Ce n’est pas un hasard s’il l’a fait entouré d’ouvriers de ces deux secteurs industriels, cette décision devant apparaître à la fois comme une action politique et comme une stratégie économique. En effet, des responsables de l’administration Trump ont précisé que les exemptions accordées au Canada et au Mexique dépendraient du résultat favorable de la renégociation de l’accord commercial de l’ALENA.
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L’Union européenne a adressé l’une des réponses les plus fermes, en publiant une liste de produits emblématiques des États-Unis – dont les motos Harley Davidson et le bourbon – sur lesquels elle pourrait imposer des taxes à l’importation à titre de représailles. Le ministre chinois du commerce, Zhong Shan, a averti qu’une guerre commerciale serait un désastre pour le monde entier, dans laquelle il n’y aurait « aucun gagnant », offrant ainsi l’image singulière d’un fonctionnaire du parti communiste donnant des leçons de libre échange aux États-Unis.
Rassurés par une dynamique économique américaine saine, les marchés ont réagi calmement, jusqu’à présent, à l’accroissement des tensions. Les investisseurs semblent penser que Donald Trump essaye de renforcer ses positions dans les négociations commerciales, plutôt qu’il n’aurait engagé un véritable bras de fer.
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Les États-Unis sont depuis longtemps aux prises avec leur déficit commercial. Dans les années 1980, le pays s’est engagé dans un long combat pour amener le Japon à ouvrir ses marchés aux produits américains mais, en 1989, le Japon représentait encore près de la moitié d’un déficit commercial américain alors plus modeste qu’aujourd’hui, et qui s’élevait à un peu plus de 100 milliards USD3.
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