La baisse du taux de chômage en zone euro est spectaculaire. Toutefois, le niveau de sous-emploi reste globalement encore élevé et la situation sur le marché du travail est très hétérogène selon les pays, ce qui fait qu’il est encore plus compliqué que d’ordinaire de savoir quand des pressions inflationnistes vont enfin se matérialiser.
En mars, le conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) a retiré son engagement à augmenter la taille et/ou la durée de son programme d’achats de titres en cas de détérioration des perspectives économiques. Il est désormais très probable que la BCE annonce l’arrêt de son « Quantitative Easing (QE)» dès cette année et l’attention va progressivement se tourner vers la normalisation de la politique de taux directeurs. Cependant, l’inflation sous-jacente reste relativement faible en dépit des bons chiffres d’activité et de l’amélioration constatée sur le marché du travail...
Les débats au sujet de la courbe de Phillips, qui relie l’inflation au taux de chômage, sont repartis de plus belle et les membres du directoire de la BCE (Mario Draghi, Benoît Coeuré, Peter Praet) ont récemment multiplié les discours sur la quantification des capacités inutilisées et en particulier sur celle des excès d’offre sur le marché du travail (« labour market slack »).
Il n’y a pas que le chômage ! Les membres de la BCE mentionnent désormais fréquemment un indicateur similaire au taux de chômage élargi, U6, calculé par le Bureau of Labour Statistics aux Etats-Unis, qui comprend d’autres formes de sous-utilisation de la main-d’oeuvre que le taux de chômage :
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Bastien Drut est stratégiste senior chez CPR AM.